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CAFE PLURICONVICTIONNEL A MORLANWELZ (Belgique)

1 janvier 2020

CAFE PLURICONVICTIONNEL

 

 

 

 

 LOGO

 

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SOMMAIRE

- Prochaine rencontre

- Bref historique

Objet

Contact

Thèmes des cafés pluriconvictionnels

Futures rencontres

Lieu des réunions

Accès

- Introductions aux rencontres de 2012 à 2016

Echos

   ►Articles dans LA NOUVELLE GAZETTE du 26 avril 2010 :

  •  Dieu ou pas face à … un bon verre
  • Une taverne ouverte aux croyants comme aux incroyants
  • Florilège
    • La certitude de la croyance en question
    • Ils s’expriment
      • L’avis de quelques participants

 

Article dans CENTRE-INFO 4 TEMPS N°82 de février, mars, avril 2012 :

      Ce 17 janvier, 16e rencontre au « Café pluriconvictionnel » à Morlanwelz

 ► Echo du café pluriconvictionnel du 7 mai 2013

  

  

 

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L'équipe organisatrice du Café pluriconvictionnel de Morlanwelz                   

a  le regret d'annoncer la fin de l'organisation des rencontres dès le début 2020.        

   Un courriel peut toujours être adressé à cafetheomlz@gmail.com.                 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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NOTICE EXPLICATIVE DU CAFÉ PLURICONVICTIONNEL :

Traitement naturel à base de dialogue

Effets primaires : approfondissement de sa pensée, ouverture à l'autre

Facteurs facilitateurs : convivialité, empathie

Effet secondaire : humanisme renforcé

Contre-indications : manque d'écoute, langue de bois, sectarisme, jugement, pensée unique, narcissisme, digressions,arguments d'autorité, indiscrétion

Posologie : deux heures tous les deux mois

 

***

 

Contacts : Equipe pluriconvictionnelle  -  cafetheomlz@gmail.com 

Site : http://www.cafetheo.canalblog.com

 

 


Bref historique

L’idée d’organiser des cafés théologiques à Morlanwelz a germé en juin 2008 à la suite de réunions
qui concernaient la démocratie dans l’Eglise. Nous nous sommes référés à des comptes rendus de réalisations à Orléans et à Saint-Brieuc. L’équipe fondatrice était exclusivement catholique et se présentait en tant qu’issue du secteur pastoral local. La première réunion s’est tenue en février 2009.

L’évaluation régulière de nos réunions nous a amenés à élargir l’équipe à des non-catholiques et à nous identifier maintenant en tant que « équipe pluriconvictionnelle ».

 

 Objet

 Pour nous, un café pluriconvictionnel n’est ni un débat agressif, ni une conférence doctrinaire, ni une dispute, ni un séminaire, ni une mission, ni un prêche, ni une leçon, ni un cours, ni un sermon.

 Nous sommes en marche, en recherche. Et tout marcheur regarde l’horizon, un horizon qui recule au fur et à mesure que le marcheur progresse dans sa marche. Vers où, vers quoi, vers qui marchons-nous ? Pouvons-nous marcher ensemble, plutôt que de nous retrancher frileusement derrière nos refuges identitaires ?

 Il s’agit d’un dialogue ouvert où chacun communique ce qu’il vit, ressent, espère, ce dont il doute, … avec des interlocuteurs empathiques sensibilisés aux différents cadres de références. C’est l’occasion, à propos d’un thème proposé, dans un endroit neutre, de s’exprimer sur un ton courtois, de dialoguer et d’écouter d’autres personnes, dans le respect de celles-ci et de leurs opinions. C’est le moyen de nous décentrer et de nous rendre compte de la diversité des convictions de chacun. Ces rencontres doivent leur réussite à la contribution des participants respectueux des opinions des autres. Le dialogue très largement ouvert dépasse les idées reçues qui opposent les humains.

 Une opinion personnelle est soit exprimée en référence à une intime conviction, soit en référence à des connaissances  structurées en « disciplines » scientifiques, techniques voire empiriques, admises actuellement.

 Dans une ambiance conviviale et sans aucun prosélytisme, cette réunion fait directement appel aux convictions personnelles de chacun venant avec sa soif de compréhension. Nous ne venons pas avec un exposé tout fait, bien préparé d’avance, mais avec nos convictions, notre pauvreté, notre soif de respect mutuel et de recherche, car personne ne possède la « Vérité ». Nous sommes tous des« chercheurs ». C’est ce qui nous réunit et nous fait vivre.

 Tous ne sont pas nécessairement d’accord avec l’expression de chacun et l’écoute est la marque de l’empathie que nous manifestons à l’égard d’autrui.

 Ouverts, provocants et interpellants, les thèmes permettent une grande écoute de l’opinion des autres, le dialogue par une parole qui dit je, qui exprime son opinion personnelle et la volonté de respecter la question pour progresser ensemble par la conversation.

 Les gens ont besoin de trouver des espaces de discussion, de réflexion, de spiritualité dans le sens où on fait travailler son cerveau. C'est la nécessité de s'interroger, de comprendre, de faire évoluer la pensée, de confronter ses idées.

  

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Contact

Pour proposer des thèmes de rencontre ou poser toute question relative à nos réunions, vous pouvez nous envoyer un courriel à l’adresse < cafetheomlz@gmail.com>   


Thèmes des cafés théologiques, spirituels, humanistes, pluriconvictionnels

17.02.09 : «Notre société a-t-elle besoin de religion(s) ? » 

21.04.09 : «Ce que je crois »

16.06.09 : «Comment vivre la souffrance ? »

06.10.09 : «C’est quoi le bonheur ? »

08.12.09 : «Quel(s) regard(s) portons-nous sur les enfants et les jeunes ? »

09.02.10 : « Peut-on connaître Dieu ? »

20.04.10 : « Croyance ou incroyance sont-elles basées sur des certitudes ? – Quelle est la part de mes convictions, de ma raison, de mon affectivité ? »

15.06.10 : « Le mal, une fatalité ? »

21.09.10 : « Pardonner, pourquoi ? »

23.11.10 : « Bienheureux les pauvres ? »

25.01.11 : « Comment se rencontrer au niveau spirituel, sans partager les mêmes convictions philosophiques ? »

24.03.11 : « Les religions sont-elles facteurs de violences ? »

24.05.11 : « Les dogmes sont-ils dangereux ? »

20.09.11 : « La mort donne-t-elle un sens à ma vie ? »

24.11.11 : « Quête de soi, quête de Dieu, est-ce pareil ? » 

17.01.12 : « Être et avoir : comment combiner ces deux dimensions de notre vie ? »

13.03.12 :  « Dans l’Univers, quel est le rôle de l’être humain ? »

10.05.12 :  « Suis-je responsable de mon prochain ? »

25.09.12 :  « Quelle est ma relation à la souffrance ? »

20.11.12 : « S'activer dans le doute ou se reposer dans la certitude: qu'en est-il pour moi ? »

15.01.13 : « Femmes, hommes : adversaires, complémentaires ou complices ? »

21.03.13 : « Quelle est ma relation à la vieillesse ? »

07.05.13 : « Les convictions font elles bon ménage avec l'esprit critique ? »

17.09.13 : « Mourir dans la dignité »

19.11.13 : « D'où vient cette violence qui nous habite ? »

14.01.14 : « Vivre au passé ? au présent ? dans l'avenir ? »

18.03.14 : « Ma responsabilité par rapport à la nature »

13.05.14: « La paix demande-t-elle plus de courage que le conflit ? »

23.09.14: « La liberté d'expression a-t-elle ses limites ? »

18.11.14: « Y a-t-il une spiritualité sans Dieu ? »

13.01.15: « Psy et religion »

17.03.15: « Les droits de l'Homme et nous »

19.05.15: « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme »

22.09.15: « Pourquoi croyez-vous ? Par peur de la mort ? »

10.11.15: « Le pardon, source de libération. »

12.01.16: « Quelle vision avez-vous du souci de l'autre ? »

08.03.16: « Convaincre ou donner à réfléchir ? »

24.05.16: « Dans notre monde en quête de valeurs, quelle est notre espérance ? »

13.09.16: « La laïcité est-elle un progrès? »

08.11.16: « Dans la vie, il n'y a ni prix, ni punitions, seulement des conséquences. »

10.01.17: « La fidélité, une valeur pour aujourd'hui?»

28.03.17: « La solidarité est-elle une utopie? »

09.05.17: « Ma vie est-elle un voyage?»

12.09.17: « Peut-on dépasser les préjugés culturels ? »

14.11.17: « Le débat féministe a t-il un sens aujourd’hui ? »

23.01.18: « Mais qui est l’étranger, mon frère, ma sœur ? »

13.03.18: « Le libre arbitre, mythe ou réalité ? »

22.05.18: « La notion d’intérêt général est-elle fondée ? Si oui, sur quoi ? »

11.09.18: « L'euthanasie est-elle un droit ? »

13.11.18: « Peut-on vivre sans conflit ? »

22.01.19: « La gratitude comme source de santé physique et mentale »

02.04.19: « Faut-il aimer pour vivre ? »

14.05.19: « Choisissons-nous nos croyances ? »

24.09.19: « Comment penser par soi-même ? »

26.11.19 : « Peut-on adhérer à une religion aujourd'hui sans se démettre de sa raison ? »

 

 

 

 

 

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Lieu des rencontres

Taverne du Brasseur, quai de la Haine, 3 a - 7140 Morlanwelz

 

Accès

Morlanwelz est situé à 54 km au sud de Bruxelles, à mi-distance entre Mons et Charleroi, le long de la chaussée Brunehault (N 563), traversé par la rivière La Haine. La localité est notamment accessible à partir des autoroutes E 42 (sortie 18 Bis), E 19 (sortie 20), R 3 (sortie 1).

Lien utile : http://www.viamichelin.fr

Voir le plan ci-après.



     

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31 octobre 2012

PLAN D'ACCES

SITUATION

30 octobre 2012

INTRODUCTIONS AUX RENCONTRES DEPUIS 2012

 

 

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INTRO 17 JANVIER 2012 

Bienvenue à toutes et tous à ce 16e café théologique, spirituel, humaniste, … organisé à Morlanwelz.

A la demande de certains d’entre vous, nos réunions ont été différées d’une demi-heure. Nos discussions se dérouleront comme de coutume, en trois mi-temps : la première se terminant vers 21h00, la deuxième reprendra à 21h15  après quoi  je vous communiquerai quelques informations dignes de votre attention. Enfin, vous serez invités à la troisième mi-temps qui aura lieu sous un mode plus intimiste.

Actuellement, parmi les visiteurs du salon de l’auto, pour ceux qui en ont une, la voiture semble être une nécessité vitale ; pour ceux qui n'en ont pas encore, la voiture est symbole de plaisir. Il semble, pourtant, que l'affection que chacun éprouve pour sa voiture ne soit ni profonde ni constante, mais plutôt une brève histoire d'amour, puisque les propriétaires changent souvent d’auto ; au bout de quelque temps, le propriétaire d'une voiture se fatigue de « sa vieille bagnole », et commence à faire le tour des concessionnaires, à la recherche d'une « bonne affaire ». L'ensemble de la transaction semble être un jeu où, avant  tout, chacun joue au plus malin, et le fait que le tout dernier modèle stationne devant la porte de la maison est aussi apprécié, sinon plus, que le prix définitif.

Il faut tenir compte de plusieurs facteurs pour résoudre l'énigme de l'apparente contradiction entre la relation propriétaire-voiture et l'intérêt à court terme qu'accorde le propriétaire à sa nouvelle acquisition. La possession d’une nouvelle voiture est un symbole de statut social ; le renouvellement de véhicule augmente le sentiment d’autorité de l’acheteur ou encore, c’est le besoin d’expérimenter  de nouvelles sensations parce que les anciennes s’affadissent et s’épuisent en très peu de temps.

Ainsi, la possession véritable ne serait-elle pas bien plus liée à l'être qu'à l'avoir? On possède, non dans la mesure où l'on a, mais dans la mesure où l'on est. Tout ce que l'on possède peut être perdu : l'on peut perdre ses biens matériels, et en même temps, habituellement, sa position sociale, ses amis ; à n'importe quel moment, tôt ou tard, on doit perdre sa vie.

Peut-on être sans avoir, peut-on avoir sans être ?

Si je suis ce que j'ai, et si ce que j'ai est perdu, alors qui suis-je?

Si je peux perdre ce que j'ai, je suis nécessairement tracassé en permanence par l'idée que je perdrai ce que je possède. J'ai peur des voleurs, des changements économiques, des révolutions, de la maladie, de la mort, et j'ai peur de l'amour, de la liberté, de mon propre développement, du changement, de l'inconnu.

Dans le mode de l'être, ma sécurité n'est menacée que de l'intérieur de moi-même : par mon manque de confiance en la vie et en mes pouvoirs productifs ; par mes tendances à ne pas progresser ; par ma paresse intérieure et par ma résignation à voir les autres s'emparer de ma vie.

Le problème le plus fondamental de l'existence ne serait-il pas qu’avoir et être sont deux modes fondamentaux d'expérience dont les forces respectives déterminent les différences de caractères chez les individus ainsi que pour les différents types de caractères sociaux ?

Mais pour vous, « Être et avoir : comment combiner ces deux dimensions de notre vie ? »

 

*

INTRO 13 MARS 2012

 Bienvenue à toutes et tous à ce 17e café théologique, spirituel, humaniste, … organisé à Morlanwelz.

Pour commencer, je vous rappelle l’annonce qui a été faite lors de notre dernière rencontre : en fin de séance,  vous serez tous invités à évaluer l’ensemble de nos activités des douze derniers mois au moyen d’une grille mise au point par l’équipe organisatrice.

Par ailleurs, le jeudi 10 mai sera organisé un repas convivial au cours du café théologique et il vous sera demandé de vous y inscrire. Vous aurez les informations avant l’expression de vos verdicts.

Pour les primo-arrivants, je signale que nos discussions se déroulent en trois mi-temps : la première se terminant vers 21h00, la deuxième reprendra à 21h15.

Le thème de notre rencontre d’aujourd’hui, «Dans l’Univers, quel est le rôle de l’être humain ? » a fait et fait encore l’objet de réflexions philosophiques parfois contradictoires :

-       l’homme serait le produit de la volonté délibérée d’une instance créatrice  en opposition à résultat accidentel d’un processus aveugle;

-      locataire de la terre de ses enfants versus destructeur de la planète ;

-      sommet de la création opposé à espèce produite par sélection naturelle d’une race animale ;

-      destinée éternelle contre finitude irrémédiable ;

et par extension :

     -   créationnisme en opposition à darwinisme ;

     -   appréhension méthodologique et instrumentale du réel versus réel voilé ;

     -   planète Terre au centre de l’Univers recadré dans une Voie lactée, galaxie  

         parmi des milliards d’autres ;

     -   etc.

L’auteur de la citation reproduite sur l’affiche annonçant la rencontre d’aujourd’hui,  Blaise Pascal poussait  au XVIIe siècle, ce cri d’angoisse : «Le silence éternel des espaces infinis m'effraie ».Trois siècles plus tard, les visionnaires pessimistes répondent : «L'homme est perdu dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard» (Jacques Monod, biologiste français) ; « Plus on comprend l'Univers, plus il nous apparaît vide de sens. » (Steven Weinberg, physicien américain).

Faut-il être d'accord avec cette vision désespérante du monde ou, au contraire, être d’avis que les nouvelles découvertes scientifiques et leurs implications métaphysiques ont réenchanté le monde ? D’abord parce que la cosmologie moderne a redécouvert l'ancienne alliance entre l'homme et le cosmos. Parce que nous sommes tous faits de poussière d'étoiles, parce que nous sommes tous constitués d'éléments lourds fabriqués par l'alchimie nucléaire des astres, nous partageons la même généalogie cosmique que les gazelles des savanes et les nymphéas des étangs. Ensuite, parce que les découvertes scientifiques du dernier siècle, aussi bien en physique, en astrophysique, en biologie, en neurobiologie, en paléontologie qu'en mathématiques, ont donné une vision plus enchantée et plus exubérante du monde.

Mais vous, ici, maintenant, que répondez-vous à la question «Dans l’Univers, quel est le rôle de l’être humain ? »

 

*

INTRO 10 MAI 2012

 Bienvenue à toutes et tous à ce 18e café théologique, spirituel, humaniste, … organisé à Morlanwelz.

Cette rencontre sort de l’ordinaire à plus d’un titre ; d’abord parce qu’elle sera complétée par un repas convivial, ce qui écourtera notre présence dans cette salle avant que les convives se rendent dans la salle à côté ; ensuite parce qu’elle clôture  notre programme 2011-2012 ; enfin parce qu’elle fait suite à l’évaluation des dernières réunions par les participants.

Pour faire bref, le repas qui suivra notre rencontre a été suggéré par des participants et il n’est pas, dans les intentions de l’équipe organisatrice, d’en faire une habitude ; nos échanges se dérouleront en une séquence jusqu’à 21h15, moment où les personnes inscrites prendront place autour des tables du café : 20 personnes dont les prénoms et noms figurent sur la liste et il est encore possible de s’inscrire. Le prix à payer s’élève à 9€ pour les sandwiches et une boisson.

Nous avons opté pour cinq rencontres annuelles, en septembre, novembre, janvier, mars et mai. Ainsi, les prochaines dates sont déjà arrêtées : mardi 25 septembre, mardi 20 novembre, mardi 15 janvier, jeudi 21mars et mardi 7mai. Les thèmes sont déjà évoqués avec pour la prochaine rencontre : «Pourquoi la souffrance dans la vie ?»

Vous avez été 22 à participer à l’évaluation du 13 mars. Les résultats sont affichés au fond de la salle et disponibles si vous les demandez. Ils nous encouragent à continuer nos réunions. Il y a lieu de relever l’unanimité quasi absolue pour l’appréciation positive du climat d’ambiance. Par contre on a constaté des désaccords relatifs notamment à l’heure de début ; pour agréer les participants, nous avons opté pour débuter à 20h00 en septembre, mars et mai et à 19h30 en novembre et janvier.

Le thème de ce soir pose une question dont la réponse est unique « Suis-je responsable de mon prochain ? »  Sommes-nous libres ou non de répondre à cette question ? Nous ressentons fondamentalement cette responsabilité. Nous y sommes obligés. La responsabilité pour autrui n’est pas une responsabilité que nous prenons à son égard. Elle se situe en deçà de toute liberté. Nous faisons l’épreuve de cette responsabilité avant d’avoir pu la décider, elle s’impose à nous.

 La responsabilité envers autrui ne nous prend-elle pas en otage ? L’autre n’est-il pas d’emblée placé plus haut que moi ?  Ma responsabilité envers lui ne m’accable-t-elle pas même si je fais tout pour me raisonner et retrouver ma maîtrise par des arguments qui veulent calmer mon scrupule ? « ce n’est pas ton affaire…. » ; «Il y a des gens payés pour s’occuper de ces malheureux… », ou encore, « ce sont tous des faignants, des parasites, des bons-à -rien ». Ne suis-je pas unique en tant que responsable ?  Ma responsabilité n’est-elle pas incessible ? La responsabilité est ce qui exclusivement m’incombe et qu’humainement je ne peux refuser.  Personne ne peut dire j’ai fait tout mon devoir sauf l’hypocrite .La famille de Sadia n’était-elle pas responsable de leur fille ? Sœur Theresa n’était-elle pas responsable des malheureux de Calcutta ? Les patrouilleurs du SAMU social d’hiver sont-ils responsables du décès d’une personne SDF qui a refusé la proposition d’un hébergement lors d’une nuit glaciale ?  Où sont les limites entre responsabilité, intrusion et liberté ? Pour vous, comment répondez-vous à la question « Suis-je responsable de mon prochain ? » 

*

 

INTRO 25 septembre 2012

Bienvenue à toutes et à tous à ce 19e café théologique, spirituel, humaniste, … organisé à Morlanwelz, inaugurant la saison 2012-2013.

Vous savez que nous avons opté pour cinq rencontres annuelles : en septembre, novembre, janvier, mars et mai. Ainsi, les prochaines dates sont déjà prévues : mardi 20 novembre, mardi 15 janvier, jeudi 21 mars et mardi 7mai avec une adaptation de l’horaire rencontrant les remarques exprimées lors de l’évaluation du 13 mars : le début des rencontres se fera à 20h00 en septembre, mars et mai ; à 19h30 en novembre et janvier.

Un petit rappel concernant nos discussions qui se dérouleront en trois temps : le premier se terminant vers 21h00, le deuxième reprendra à 21h15 et vers 22h00 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste.

Je m’en voudrais de passer sous silence, la rencontre que j’ai eue au début du mois en Bretagne, à Saint-Brieuc avec des organisateurs du café théologique local qui, par consultation de leur site Internet, nous ont aidés à démarrer notre aventure en 2009. Le café théologique de Saint-Brieuc, organisé depuis dix ans (notamment par des croyants catholiques, protestants et évangélistes) propose des sujets de théologie typiquement  monothéiste.

Actuellement, les thèmes que nous proposons sont  choisis en tenant compte de préoccupations pluriconvictionnelles.

L’affiche annonçant la réunion d’aujourd’hui comporte une phrase du philosophe Friedrich Nietzsche : « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». A-t-il raison ou tort ?

Tous, nous avons été, un jour ou l’autre affrontés au malheur et à l’une ou l’autre des innombrables formes du mal : la maladie, la souffrance et la mort, les nôtres et celles de ceux que nous aimons. Tous nous connaissons l’incroyable capacité de l’homme à faire du mal à son semblable par orgueil, cruauté, jalousie, convoitise, égoïsme ou violence, que ce soit avec la Shoah, au Rwanda, en Syrie ou encore les horreurs de la télévision quotidienne,  celles des Fourniret ou autres pédophiles… Et que penser des désastres faisant suite aux calamités naturelles ? Tous, nous nous sommes posé un jour ou l’autre la question « Si Dieu existe, pourquoi cela ? »

Vis-à-vis de la souffrance d’autrui, quel est notre sentiment ? Compassion, indifférence, pitié, fuite, colère,… ?

Les difficultés de la vie nous feraient grandir, mais grandir c’est douloureux ! Les épreuves rendraient plus fort dans la mesure où elles nous aideraient à mieux nous connaître et ainsi mieux nous accepter. Ne faut-il pas souffrir, ressentir la frustration, avoir vécu le déchirement du désespoir pour devenir soi-même ?

Si l’on arrive à les surmonter, elles nous rendraient plus forts. Dans le cas contraire, elles nous détruiraient, nous rendraient de plus en plus fragiles et nous tueraient à petit feu.

Mais pour vous, quelle est votre relation à la souffrance ?

 

*

INTRO 20 novembre 2012

Bienvenue à toutes et à tous à ce 20e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz,

Faut-il rappeler que nos réunions font directement appel aux convictions personnelles de chacun ? Nous y venons avec nos croyances, notre attitude de respect mutuel et de recherche, car personne ne possède la « Vérité ». Tous ne sont pas nécessairement d’accord avec l’expression de chacun et l’écoute est la marque de l’empathie que nous manifestons à l’égard d’autrui.

Un petit rappel concernant nos discussions qui se dérouleront en trois temps : le premier se terminant vers 20h30, le deuxième reprendra à 20h45 et vers 21h30 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste.

La pensée de Voltaire reproduite sur les affiches annonçant la réunion de ce soir  interpelle encore les humains de ce XXIe siècle : « Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule ».

Dans la langue française, le mot doute recouvre une pluralité de sens :

-      Synonyme d’hésitation, il signifie l’état de perplexité devant la réalité d’un fait, de la vérité d’une énonciation, de la conduite à adopter dans une circonstance particulière : être dans le doute au sujet de quelque chose.

-      Le doute constitue aussi une méthode pour progresser en philosophie ou en  science: c’est le grand principe des méthodes cartésienne et expérimentale.

-      Un autre sens, est celui d’incertitude, appliqué à un aspect, un point particulier de l’objet considéré ; ainsi, avoir un doute sur l’authenticité d’un document, sur la réussite d’une affaire.

-      Il s’agit encore du doute existentiel, c’est-à-dire la  suspicion, la crainte sur ce qui fait l’objet de la confiance en la vie ou en Dieu.

Pour l'être humain, le problème serait  qu'il ne sait pas ce dont  il est certain. Alors, il doute. Le doute est un négociateur envoyé par la certitude qui ne le lâche pas tant qu'une certitude n'est pas validée ; le doute ne durerait que pour une recherche de certitude donnée. Parce que seule la certitude éclaire sa vie. La certitude est un besoin de vie. Un besoin de vie, n'est pas une illusion. Le vivant a besoin de manger parce que la vie a besoin de se maintenir. Tous les besoins s'acquièrent ; rien n'est un "don" de la vie. Comme la nourriture doit être acquise, la certitude s'acquerrait. Or les certitudes affirmées ici ou là, seraient souvent de vraies fausses certitudes. Lorsqu'il ne reste que la certitude, c'est le signe de l'ampleur de l'ignorance qui s'installe en institution, comme les mauvaises herbes envahissent et prennent possession d’un terrain abandonné.
Ainsi,  l'homme  affronte le doute comme un marin affronte l'océan, pour le traverser. L'effort de la personne qui marche sur un chemin, ne serait en réalité que celui pour arriver au bout de son chemin. L'humain, à chaque pas, ne chercherait que de se mettre en distance avec le doute. Ce qui est  au bout du chemin, ce qui est devant le doute, on l'appelle la certitude. Ce qui voudrait dire que l’on cherche la certitude, pas le doute. Le doute ne serait que le manquement de la certitude. Le doute n’aurait pas de sens en lui-même.

Mais pour vous, ici, maintenant, le doute est-il ouvert à une recherche ?

Vos  certitudes vous empêchent-elles de vous abstenir de les remettre en cause, de chercher encore ?

 

*

INTRO 15 JANVIER 2013 

Bienvenue à toutes et tous à ce 21e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz.

Les thèmes proposés à nos discussions sont  choisis par l’équipe organisatrice. Dans les prochains jours, les sujets  à retenir durant la saison 2013-2014 seront sélectionnés. Jusqu’à présent, il y n’y a eu que peu de propositions venant des participants.  Si vous souhaitez nous communiquer des suggestions de thèmes, écrivez-les au verso du document que vous trouvez à votre place.

Pour les personnes se trouvant parmi nous pour la première fois, je précise que nos discussions se dérouleront en trois temps : le premier se terminant vers 20h30, le deuxième reprendra à 20h45 et vers 21h30 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste.  

« L’homme est un mystère pour la femme, la femme est une énigme pour l’homme » : telle est la citation de Louis Dumur en tête de l’affiche annonçant la rencontre de ce soir.

La dynamique de l’égalité hommes/femmes dans les sphères économique, sociale et politique a bouleversé en quelques décennies les conceptions traditionnelles de la répartition des rôles masculins et féminins. Le principe de cette égalité fait désormais partie des droits fondamentaux en démocratie.

Cependant, il semble que cette dynamique aborde une nouvelle étape. Des progrès importants ont été accomplis pour étendre la participation des femmes dans le monde du travail et celle des hommes dans les tâches familiales. Pourtant, les résistances sont nombreuses : les stéréotypes ont la vie dure, la parité en politique tarde à s’accomplir, l’éducation reste marquée par des spécificités masculines et féminines. Historiquement, l’examen de la différence entre les sexes avait été immédiatement transformé en hiérarchie. Un trouble certain gagne la société, alimenté par les idées qui accompagnent les analyses du «genre» comme pure construction sociale. Si l’identité sexuelle n’est que le fruit de la culture dominante, que veut dire être homme, être femme ? Les différences hommes/femmes seraient-elles contingentes, sans aucun lien avec un fondement vital ? L’évolution a-t-elle comme indice principal l’égalité ou la qualité de la relation entre hommes et femmes ?

S’agirait-il d’annihiler la différence entre hétérosexualité et homosexualité, voire d’effacer la norme de l’hétérogénéité ? Les liens homosexuels sont maintenant légitimés, mais la place de l’enfant est-elle suffisamment prise en compte ?

Pendant des millénaires, on a vu en l’homme le principe «viril» créateur et en la femme le principe de reproduction, ce qui suffisait à définir et justifier socialement le rôle des uns et des autres, à asseoir la domination masculine. Le défi contemporain pourrait bien être de parvenir à assumer les différences hommes/femmes dans la non-domination.

Aujourd’hui est recherché par tous le nécessaire équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ou personnelle.

Le choc de l’égalité hommes/femmes, et la peur qu’elle génère, venaient sans doute de l’irruption, dans l’univers familial, du principe d’égalité démocratique qui prévalait dans la cité. Les «crises» inévitables à surmonter, à l’intérieur de la famille tout au long d’une vie de couple qui peut s’étaler sur un demi-siècle, poseraient une double question : comment aider les couples à «durer» autant qu’ils le souhaitent au fond d’eux-mêmes ? Comment apprendre aux enfants à aimer, plutôt qu’à se protéger des «risques» de relations sexuelles précoces ? Le défi mais aussi le projet du couple serait de «traverser ensemble le temps», et ce voyage ne serait possible, dans la durée et la fidélité, qu’à la condition «de réveiller en permanence dans la relation, la fraîcheur de la rencontre».

Pour vous, ici, ce soir, les femmes, les hommes, sont-ils adversaires, complémentaires ou complices ?

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INTRO 21 MARS 2013 

Bienvenue à toutes et tous à ce 22e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz.

Pour les primo-arrivants, je signale que nos discussions se déroulent en trois mi-temps : la première se terminant vers 21h00, la deuxième reprendra à 21h15 et à 22h00, les discussions seront plus intimistes.

Par ailleurs, le mardi 7 mai au cours de la réunion, sera organisé un repas convivial pour lequel il est demandé de vous inscrire ; les feuilles d’inscription seront disponibles durant la pause.

Le thème de notre rencontre d’aujourd’hui, «Quelle est ma relation à la vieillesse ? » nous intéresse tous. Certains d’entre nous auront la chance d’être vieux : la chance d’être vieux, c’est la chance d’arriver au grand âge en étant bien portant, valide et conscient. Mais est-ce que dans la société de demain ce sera une chance ou une malchance ? Une chance, ce sera un capital de vie supplémentaire pour profiter de la vie, de la culture, du temps libre, de ses proches, de son corps, des voyages. Ou est-ce que dans la société de demain, le continent gériatrique sera un archipel immense fait de solitude et de détresse tue, silencieuse ? En tout cas c’est un enjeu citoyen et humaniste. Une société se reconnaît dans la manière dont elle traite ses vieux ! Comment traiterons-nous nos parents, nos grands-parents ? Et comment nos enfants nous traiteront-ils demain ?

Une belle vieillesse est une victoire. Elle n'est pas remportée à une date déterminée, mais elle est l'enjeu d'une lutte consciente, menée au jour le jour et commencée à temps. Elle doit être le fruit d'une préparation lointaine ou, si l'on veut, d'un état d'esprit régnant sur l'ensemble de la vie. Savoir construire l'avenir en s'effaçant, c'est un art délicat qui exige du discernement, de la souplesse, de l'humilité et de l'abnégation; mais c'est la préface indispensable pour écrire la belle page de la vieillesse...  Notre vieillesse ne doit pas être subie, mais menée.

         Il n’y a pas UNE vieillesse mais DES vieillesses et aucune ne ressemble à une autre. De la période de la cessation de l’activité à la mort, la vie évolue et cette période peut correspondre à deux ou trois générations qui, nécessairement, n’ont pas le même vécu. Il est donc bien normal de constater des ressentis différents.

Il y aurait lieu de distinguer « vieillir » et « être vieux » : on vieillit quand on épouse le temps et la vie de façon créatrice ; on est vieux quand on subit le temps et la vie de façon destructrice.

Mais la société occidentale occulte une vieillesse peu « montrable » et donc cachée au grand public. Ce sont ainsi des millions de personnes âgées qui sont ignorées par les discours sociaux et les images médiatiques.

Les raisons seraient à rechercher d’une part dans « la peur moderne de vieillir » et d’autre part, dans le « jeunisme », idéologie prônant des valeurs individualistes et volontaristes ainsi que des citoyens avant tout consommateurs.

Mais vous, ici, maintenant, que répondez-vous à la question «Quelle est votre relation à la vieillesse ? »

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                                                                                  INTRO 7 MAI 2013 

Bienvenue à toutes et tous à ce 23e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz.

Cette rencontre sort de l’ordinaire parce qu’elle sera complétée par un repas convivial, ce qui écourtera notre présence dans cette salle avant que les convives se rendent dans la salle à côté ; ensuite parce qu’elle clôture le programme de notre 4e  saison.

Nos échanges se dérouleront en une séquence jusqu’à 21h15, moment où les 23 personnes inscrites prendront place autour des tables du café ;notez qu’il est encore possible de s’inscrire. Le prix à payer s’élève à 9€ pour les sandwiches et une boisson.

Le thème de ce soir pose une question relative aux convictions et à l’esprit critique.

La conviction serait la conscience de l'esprit. La conviction est l'acte de l'esprit qui adhère à ce qu'il voit ou croit voir. C’est le sentiment que l'on a de la vérité d'un fait ou de la justesse d'une opinion, d'un principe; c’est la certitude qui en résulte.

Ainsi, les expressions : « Une entière, une intime conviction. Une conviction profonde, inébranlable. Agir par conviction. J’ai la conviction que vous réussirez. Ce témoignage emporte, entraîne la conviction. »

C’est le sentiment très vif que donne une telle certitude.

« Parler avec une ardente conviction. »

Et au contraire,

« Il travaille sans aucune conviction, » sans croire à la réussite de son projet, sans ardeur, c’est par « Manque de conviction ».

Au pluriel, le mot signifie idées, opinions dont on est intimement convaincu.

« J'ignore quelles sont ses convictions religieuses, ses convictions politiques.

Il ne partage pas vos convictions. »

 

Rappelons-nous la condamnation de Galilée qui, en 1633 a été obligé de renier ses convictions scientifiques et notamment le fait que la Terre tourne sur elle-même.

Suite au récent procès de Kim De Gelder, la conviction de psychologues cliniciens diagnostiquant la schizophrénie était en opposition aux conclusions des psychiatres judiciaires ayant opté pour le comportement de manipulateur du prévenu.

 

N’aimerions-nous pas notre ignorance car elle est la protectrice de nos "petites" convictions?

La connaissance approfondie n’ébranlerait-elle pas la ou les convictions ?

Celui qui ne cherche pas à comprendre, ne peut rien approfondir, puisque son indifférence lui interdit d'avoir une conviction sur quelque sujet que ce soit !

 

La foi serait l'acte de la volonté qui se soumet, souvent sans conviction, quelquefois contre la conviction même, à ce qu'une raison extérieure et plus élevée déclare vrai.

 

Lorsqu’une personne est mise en situation de non-contrôle cognitif, elle aurait plutôt tendance à interpréter les faits en ayant recours à des explications relevant de croyances « magiques » qu’à des explications plus rationnelles. Dans cet état, elle rejetterait toute activité intellectuellement difficile et choisirait la facilité, refusant de faire preuve d’esprit critique.

 

L’esprit critique est une approche objectivante visant à réduire les erreurs de jugement. C'est une discipline d'honnêteté intellectuelle permettant de lutter contre les mystifications, de prendre du recul par rapport a ses convictions. Il s'agit de préférer la réalité, même difficile ou complexe, à des illusions confortables ou à des simplifications abusives, de ne pas se précipiter à une interprétation des faits avant de s’être assuré de leur réalité.

 

Par exemple, si l'on entend à la radio que « la molécule de la foi» a été identifiée, l'attitude attendue serait de se poser un minimum de questions sur cette affirmation - pour le moins surprenante - en cherchant les raisons d'y adhérer. Là réside la différence entre faire preuve ou non d'esprit critique, à avoir tendance d’utiliser son esprit critique.

 

Mais pour vous, les convictions font-elles bon ménage avec l’esprit critique ?

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INTRO 17 septembre 2013

Bienvenue à toutes et à tous à ce 24e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz, inaugurant la saison 2013-2014.

Les cinq rencontres de l’année sont mentionnées sur le document se  trouvant à votre place.

 Comme de coutume, nos discussions se dérouleront en trois temps : le premier se terminant vers 21h00, le deuxième reprendra à 21h15 et vers 22h00 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste.

Le thème de ce soir est vraiment d’actualité : après la loi sur l’euthanasie, le législateur belge discute d’un projet qui élargirait l’euthanasie aux mineurs d’âge, alors que les évêques de Belgique sont opposés à la loi de 2002 et encore davantage à son extension. En mai dernier, le professeur Christian DE DUVE, Prix Nobel de médecine, a choisi l’euthanasie à l’âge de 95 ans car sa santé s’était dégradée fortement et, selon ses termes, il a « préféré agir en homme libre ».

Ainsi, il semblerait que notre société ait subi une évolution concernant la conception de la valeur de la vie humaine qui ne serait considérée comme valable que lorsqu’elle est « utile », quand la personne fait, agit, produit, voire est rentable. Outre l’amplification des possibilités thérapeutiques et une médicalisation excessive, les conditions sociales de la fin de vie auraient profondément évolué par le fait de facteurs tels que l’allongement de la durée de la vie, l’angoisse des situations de perte d’autonomie, l’éclatement des familles, l’isolement social, un individualisme de plus en plus présent ainsi que la pression économique que la collectivité exerce sur les personnes âgées malades ou handicapées, et sur leurs familles.

Chez nous, on a développé la médecine curative et un système sanitaire performant. Sans rien renier à ces acquis, il s’agit de savoir aussi faire place à une acceptation de la condition mortelle de l’homme et de la traduire en termes institutionnels. L’euthanasie ou encore l’assistance au suicide engageraient profondément l’idée qu’une société se fait des missions de la médecine.

A l’issue de son parcours terrestre, l’être humain est habité par un désir fondamental, la quête d’accomplissement qui est sans doute ce qu’il y a de plus intime dans la personne. Des organisations religieuses ou philosophiques prennent en compte la dimension spirituelle de l’humanité dans le débat actuel sur la fin de vie et posent les derniers gestes porteurs de vie par des rites signifiant l’arrachement du malade à son enfermement et à sa solitude.

Des personnes gravement malades demandent aujourd’hui de cesser de vivre, du fait de douleurs mal soulagées ou du sentiment d’avoir perdu toute valeur et de ne plus trouver aucun sens à leur vie. Ces souffrances doivent être entendues, et les moyens de les apaiser recherchés activement. Ce serait une piètre réponse que de se contenter d’ouvrir à ces personnes les portes de la mort. Un véritable accompagnement de fin de vie ne prend son sens que dans le cadre d’une société solidaire qui ne se substitue pas à la personne mais lui témoigne écoute et respect au terme de son existence.

Mais pour vous, qu’est-ce que mourir dans la dignité ?

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INTRO 19 novembre 2013

Bienvenue à toutes et à tous à ce 25e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz.

Comme de coutume, nos discussions se auront lieu en trois temps : le premier se terminant vers 20h30, le deuxième reprendra à 20h45 et vers 21h30 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste jusqu’à 22h00.

Le thème de nos discussions de ce soir concerne la violence. On peut la définir comme une attitude faisant preuve de force et de brutalité en pensée ou en action. Elle correspond à tous les actes qui portent atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’une chose ou d’un être, et, par extension, à tous les actes qui contrarient une spontanéité ou un projet. La violence, c’est ce qui brise, fait mal ou met des obstacles. Ce sont les guerres, les attentats, la torture, les meurtres, les exécutions, les différents types de harcèlements…

L’homme tue les animaux pour survivre. Il lui est arrivé de se retourner vers sa propre espèce en pratiquant le cannibalisme. De toute manière, il doit parfois éliminer ses concurrents lorsque les ressources alimentaires sont insuffisantes. L’homme n’est-il pas un loup pour l’homme, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer ?

La violence découle sans doute de certains comportements animaux et principalement prédateurs dans lesquels on  constate un instinct agressif doublé d’une absence d’empathie. Elle se manifeste de nombreuses manières :

-       Par mutilation génitale sans raisons médicales.

-       La violence contre soi-même caractérisée par toutes les atteintes faites à son corps, sa santé ou même son hygiène de vie.

-       L’automutilation, c’est se faire du mal à soi-même : se brûler avec des cigarettes, se couper la peau, se donner des coups, se tirer les cheveux, etc.

-       Suicide ou tentative de suicide par la mise en danger de soi-même (accidents à répétition, alcoolisation ou prises toxiques répétées, etc.).

-       L’anorexie dont souffre la personne généralement obsédée par des pensées qui tournent autour de la nourriture et de son poids ; elle contrôle tout ce qu’elle avale, élimine peu à peu certains aliments et mange de moins en moins, ce qui entraîne une perte de poids parfois mortelle.

-       Consommation abusive de boissons, cigarettes, drogues.

-       Œil pour œil, dent pour dent : infliger à son agresseur exactement les mêmes torts moraux et physiques qu’on a subis.

-       Bagarres dans la rue, à la sortie des boîtes de nuit, à l’occasion de manifestations sportives et parfois de façon gratuite.

-       Dans une relation amoureuse, souvent progressivement : dévalorisation, moquerie, restriction, contrôle, domination, perte de liberté, coups.

-       Dans la famille par des parents qui peuvent manquer de respect, agresser, exploiter, abuser sexuellement, commettre l’inceste.

-       Dans un couple, il peut s’agir de violences physique, verbale, psychique ou économique.

 Mais, pour vous, d’où vient cette violence qui nous habite ?

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INTRO 14 janvier 2014

Bienvenue à toutes et à tous à ce 26e café pluriconvictionnel, organisé à Morlanwelz, qui entame la cinquième année de nos rencontres.

Comme de coutume, nos discussions auront lieu en trois temps : le premier se terminant vers 20h30, le deuxième reprendra à 20h45 et vers 21h30 vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste jusqu’à 22h00.

Depuis quinze jours maintenant, sur toute la planète Terre, les vœux de nouvelle année s’échangent, marquant un passage temporel que les humains veulent célébrer, alors que certains scientifiques prétendent que la distinction entre passé, présent et futur n’est qu’une illusion, même si elle est tenace. (Einstein)

Pour d’autres, le passé n’est plus, l’avenir n’est pas et le présent n’est rien. (Hamelin). Ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent, mais le présent est à toi (arabe). Ou encore : Je suis né dans un monde qui regardait en arrière. Le  passé y comptait plus que l’avenir (d’Ormesson)

« Carpe diem » préconisent certains : Cueille le jour sans te soucier du lendemain !

C’est vivre au jour le jour, en oubliant tous ses soucis, en un mot, en vivant.

Dans ses sonnets, Ronsart écrivait cette métaphore de la brièveté de la vie : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie », faisant ainsi référence à la rose, fleur rapidement fanée et qu’il faut cueillir dès sa floraison.

On peut rencontrer certaines personnes qui proclament : «  Ouais, bien joli tout ça. Restons lucides, le meilleur est passé », à quoi d’autres répondent : « Ah bon ? Tu trouves ? Sais-tu ce que te réserve demain, hein ? »

Pour d’autres aussi, « La liberté est la capacité que j’ai de me faire devenir moi-même. C’est moi qui écris mon avenir. Celui-ci n’existe donc pas  tant que je ne l’ai pas  décidé ». (Kierkegaard)

Mais, pour vous, faut-il vivre au passé ?, au présent ?, dans l’avenir ?

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INTRO 18 MARS 2014

 

Bienvenue à toutes et tous à ce 27e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz.

Pour rappel, nos discussions se dérouleront en trois mi-temps : la première se terminant vers 21h00, la deuxième reprendra à 21h15 et à 22h00, les discussions seront plus intimistes jusqu’à 22h30

Par ailleurs, le mardi 13 mai au cours de la dernière réunion de la saison, sera organisé un repas convivial pour lequel il est demandé de vous inscrire ; les feuilles d’inscription seront disponibles durant la pause.

Le thème de notre rencontre d’aujourd’hui, «Ma responsabilité par rapport à la nature » est un sujet vaste, complexe et urgent s’il en est.

La société moderne dans laquelle nous vivons, est une société développée et organisée par la Politique qui lui apporte un cadre général. Elle porte sur les actions, l'équilibre de celle ci, mais aussi sur ses rapports internes ainsi que sur ses rapports avec d'autres ensembles. La nature fait partie de ces ensembles. Lorsque l'on parle de la nature, on veut parler du monde dans sa globalité. Elle comprend tout l'univers, l'ensemble des phénomènes naturels, aussi bien que la matière tels que les plantes et les êtres vivants. L'homme qui vit en société s'est construit et a évolué, dans cette nature. Avec les termes « politique de la nature », on souhaite faire apparaître une organisation et un encadrement des rapports entre les hommes et la nature. On la doit à l’homme, ou plus exactement à la société dans laquelle l’homme vit. De ce fait, elle seule peut souhaiter vouloir imposer des règles pouvant agencer les rapports entre l'homme et la nature.

Nous vivons actuellement dans une société modernisée qui s'est construit un monde centré sur l'Homme, oubliant de ce fait, l'environnement qui l'entoure, et les espèces vivantes qui l'occupent. Les grands décideurs de ce monde sont-ils prêts pour arrêter le processus de détérioration de la terre ?

Comme l’écrivait déjà Victor Hugo, « c’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas ».

Mais nous, ici, avons-nous une responsabilité par rapport à la nature.

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                                                           INTRO 13 MAI 2014

 

Nos discussions se dérouleront en une seule séquence jusqu’à 21h15, moment où les personnes inscrites pourront prendre place autour des tables du repas ; notez qu’il est encore possible de s’inscrire. Le prix à payer s’élève à 9€ pour les sandwiches et une boisson.

Le thème de ce soir pose une question qui interpelle de tout temps : « La paix demande-t-elle plus de courage que le conflit ? »

On peut définir la paix comme la situation d’un pays qui n’est pas en guerre ou la cessation de l’état de guerre, cette dernière étant soit une lutte armée entre états, soit la situation de conflit qu’elle implique.

Alors que les affrontements ne sont pas inévitables, même si le monde reste en proie à un grand nombre de conflits larvés et que nombreuses sont les situations dans lesquelles la paix demeure fragile, n’est-il pas nécessaire d’ouvrir des voies propices au dialogue ainsi qu’à la compréhension et de s’attaquer à la racine des conflits qui déchirent certaines sociétés ?

Le dialogue et la médiation ne peuvent-ils éviter un conflit armé et instaurer un climat propice au règlement des problèmes de fond ? N’a-t-on pas pris l’habitude de réagir après un événement plutôt que d’adopter une culture de la prévention ? Misère et problèmes sociaux, mauvaise gouvernance et corruption, inégalités d’éducation, de formation et de développement, stress et tension dans les sociétés et les états, sans mécanismes de règlement des différends ne constituent-ils pas des défis pour le maintien de la paix ? Les politiques en matière de commerce, d’aide au développement et d’environnement n’ont-elles pas leur impact sur la prévention des conflits ?

Le trafic des armes légères et de petit calibre ainsi que la prolifération de l’arme nucléaire ne jouent-ils pas un rôle dans l’aggravation des tensions préalables aux conflits ?

N’est-il pas nécessaire de mettre systématiquement en avant les droits de l’homme, la démocratie et le développement en tant que facteurs clés de l’harmonie sociale et aussi de protéger toutes les populations du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en reconnaissant le rôle important que jouent les femmes dans la prévention des conflits et leur règlement ? N’y a-t-il pas lieu de recruter davantage de femmes à des postes de responsabilité et de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient les responsables de crimes commis à l’encontre de femmes dans des situations de conflit ?

Voilà quelques questions en relation avec le thème abordé ce soir. Mais pour vous, « la paix demande-t-elle plus de courage que le conflit ? »

 

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                                                     INTRO 23 SEPTEMBRE 2014

 

"Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout."
Noam Chomsky

"Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la
liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant."
Raoul Vaneigem

Bienvenue à toutes et tous à ce 29e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz, par lequel débute la septième saison.

Depuis la première rencontre qui a eu lieu ici en février 2009, pas mal de modifications ont été apportées au déroulement de nos séances. Ce soir encore : la rencontre sera organisée selon une technique qui pourrait s’apparenter au panel. Ainsi, en début de séance, deux participants vont confronter leurs points de vue par rapport au thème proposé : « la liberté d’expression a-t-elle ses limites ?», ce qui initiera les discussions, plutôt que de laisser cette tâche à l’animateur. La rencontre se continuera par une discussion au cours de laquelle vous dialoguerez en exprimant vos propres convictions et en évitant l’expression du « politiquement correct », toutefois dans le respect de l’autre, avec une vraie qualité d’écoute. Nos discussions se dérouleront cependant encore en trois mi-temps : la première se terminant vers 20h30, la deuxième reprendra à 20h45 et à 21h30, vous serez invités à la troisième mi-temps qui se déroulera sous un mode plus intimiste.

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      Pour parler de la liberté d’expression et de ses limites, ne t’étonne pas si les événements que je vais rappeler à ta mémoire se cantonnent aux seules sphères du religieux. Dans ma jeunesse, j’ai été amèrement marqué par la censure de certains pratiquants qui m’étaient proches et il m’arrive encore d’y penser lorsque j’entends certains sons de cloche d’Eglise ou discours venant du haut des minarets.

    Aujourd’hui, je ne retiens du monde chrétien que le message d’amour du Christ et accessoirement, pour les besoins de mon intervention, Vatican II. C’est en 1963, que furent supprimés par Rome les ‘’Nihil obstat’’ (expression latine voulant dire : ‘’pas d’obstacle à publier’’), les ‘’Imprimatur’’ (ce qui veut dire : ‘’qu’il soit publié’’) ainsi que la longue liste des ouvrages mis à l’index par ces filtres plusieurs fois centenaires. En ce temps-là, les publications devaient recevoir l’aval de l’Eglise sous peine d’excommunication pour les transgresseurs ou de sanctions bien plus graves si on « zyeute » plus loin dans le temps. Beaucoup de penseurs et d’écrivains éclairés ont osé défier l’autorité... les tout premiers principaux remontent au siècle des Lumières.

    Au risque moi aussi de mettre ma main dans un nid de guêpes, j’ai extrait du net quelques faits divers que voici et qui t‘ont certainement interpellé à leur époque :

 En 1988, le film ‘’La Dernière Tentation du Christ’’, réalisé par Scorsese, entraîna de vives réactions d’intégristes en France. Ils allèrent jusqu’à bouter le feu à la salle de cinéma Saint-Michel à Paris où le film, jugé blasphémateur, était projeté. Un spectateur perdit la vie dans l’incendie. 

  • En 2002, le film      ‘’Amen’’ de Costa-Gavras, suscita des manifestations violentes en rue,      organisées par des intégristes sous le prétexte qu’il constituait une      offense aux sentiments religieux. Ce      film met en cause la responsabilité du Vatican du fait de sa passivité      lors du génocide des Juifs et des Tziganes par les Nazis.

 

  • En 2008, un      quotidien danois publia des caricatures de Mahomet coiffé d'un turban      en forme de bombe. Elles provoquèrent de nombreuses manifestations dans      une vingtaine de pays musulmans. Il en résultera quelques morts et      l’incendie d’une église chrétienne en Turquie. Des fatwas furent lancées      jusqu’à des mises à prix sur les têtes des caricaturistes. 

 

  • En 2011, le publiciste italien Benetton      se mettra à dos toute la hiérarchie ecclésiastique et musulmane pour ses      affiches publicitaires notamment celle où le pape Benoît      XVI embrasse le grand imam du Caire « sur les lèvres ».

 

  • Souviens-toi      encore de la vidéo anti-islam intitulée ‘’L’innocence des Musulmans’’,      produite en 2012 par un copte égyptien résidant aux USA. A travers des      scènes de vie de Mahomet, elle critiquait l’hypocrisie de      l’Islam.      Plusieurs attentats anti-américains firent quatre morts en Lybie, dont      l'ambassadeur américain. 

 

  • En 2013, de sérieuses menaces furent      adressées au journal satirique français ‘’Hebdo Charly’’ par des Musulmans      pour sa publication de quolibets sur Mahomet.  Des cocktails Molotov      embrasèrent les locaux de l’hebdomadaire.

 

  • Si tous ces faits divers s’estompent dans nos mémoires. Il y en a au moins un dont on a beaucoup parlé, c’est celui du roman de Salman Rushdie ‘’Les versets sataniques’’ faisant référence au Coran. En 1989, l'ayatollah Khomeini publia une fatwa de mort contre lui. En 2013, une fondation religieuse iranienne renchérira la récompense évaluée à 3,3 millions de dollars à offrir à tout ‘’bon’’ musulman qui l'assassinera. 

                                                             

    Au vu de ces exemples et encore de bien d’autres, il me reste à te poser naïvement la question : les religions se prennent-elles trop au sérieux ou y a-t-il excès dans l’exercice de la liberté d’expression ?

  Dans nos régions, la pratique de la religion est protégée par les lois lorsqu’elle ne sort pas de sa sphère privée. Mais est-ce le rôle des chefs de l’Eglise de descendre, en tant que tels, dans la rue pour se dresser, comme ce fut dernièrement le cas en France, contre des lois démocratiquement votées, telles que celles du mariage pour tous et de l’adoption d’enfants par les gays ? Il y a peu, l’Eglise, en Belgique et en Espagne, manifestait en rue contre la loi sur l’avortement et l’euthanasie. La sortie du pape Benoit XVI en 2009 à propos de la capote retentit encore à mes oreilles alors que la contamination du sida frappait des centaines de milliers d’Africains. Tu me feras remarquer que ces grands de l’Eglise exercent, en tant que citoyens d’abord, tout simplement leur droit à la liberté d’expression reconnu à tous. C’est bien vrai, tout comme pour ceux qui, dans les exemples que je viens de te citer, usaient aussi du même droit… Du côté de ces provocateurs, on fait fi des valeurs des religions et du côté des responsables d’Eglise, on fait fi des valeurs de la démocratie, ajouterai-je. A propos de ces grands chefs d’Eglise, rémunérés et entretenus par l’Etat qui compte entre 20 et 30% de contribuables non croyants, ne devraient-ils pas s’astreindre à un devoir de réserve ? Pour ma part, je crois qu’une fois sorti de cette réserve et qu’on prend parti, on s’expose à tout dard acéré autant qu’une bougie l’est à tout vent, allusion faite à mon nid de guêpes de tantôt… bien sûr.

 Jacques

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« Même pensionné, tu restes …! » 

« Ne souriez pas trop vite, vous tous ».

Car, j'aurais pu sans aucune peine choisir n'importe quelle autre personne parmi vous afin d'illustrer ma pensée... Mais l'intention ici n'est pas de blesser quelqu'un et certainement pas mon très cher ami Jacques, je veux juste exposer ma position sur le thème, position qui diffère de la sienne.

La liberté d'expression a-t-elle ses limites ?

Résolument « OUI » !

L'être humain vit en société, il n'est jamais complètement seul. Sa vie entière dépend des échanges qu'il entretient avec les autres hommes... et les femmes aussi.

Dès le début, au sein même du plus petit groupe d'humains connu « c.-à-d. : la famille », le petit bonhomme doit l'appendre ; il comprend très vite que certains mots impliquent une punition !

Et cela continue avec ses petits camarades, avec d'autres adultes, avec ses professeurs, et plus tard encore avec ses employeurs, et parfois même avec sa propre épouse (les hommes mariés me comprendront),... etc., etc. En somme, avec TOUTE la société dans laquelle il vit.

Que de paroles malheureuses, prononcées au nom de la liberté d'expression, sont à l'origine de conflits, petits ou grands... parfois même de guerres !

A titre préventif, il aurait été plus sage de faire preuve d’accommodements raisonnables ou de rester politiquement correct comme on dit aujourd'hui.

Notre « société humaine », depuis des temps immémoriaux, a compris qu'il ne serait pas possible de vivre sans poser des « LIMITES » à la liberté d'expression.

Et nous voici arrivé, mon cher Jacques, là où mon 'audacieux préambule', trouve sa justification. Mes leçons de droits définissent l'injure comme étant l'expression d'une pensée susceptible de porter atteinte à l'honneur d'une personne ou à l'exposer au mépris public.

           Au travers du code pénal, la société LIMITE la liberté d'expression. Outrage, calomnie, diffamation, divulgation méchante, dénonciation calomnieuse, divulgation méchante, injure délit, ou bien encore menaces verbales n'en sont que quelques déclinaisons. 

Même si la déclaration universelle des droits de l'homme, dont s'inspirent notre constitution et nos lois, stipule que : « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit » ; en réalité, les États n'ont fait que renforcer ces « LIMITES » à l'expression libre allant au delà de l'injure à autrui... Je pense ici à des thèmes aussi divers que le secret professionnel, les délits de presse... et, je ne m'étendrai pas sur le droit militaire au delà de cette simple anecdote personnelle... 'Trois jours d'arrêt pour indiscipline intellectuelle', la simple expression polie d'une opinion ayant suffit à l'adjudant chef pour m'infliger la sanction !

Mais, rétrospectivement, je comprends l'utilité des « LIMITES », fussent-elles contraignantes. Il ne peut en être autrement pour maintenir la viabilité d'une vie en société... n'importe quelle société, au sens le plus large  !

Même notre 'café pluriconvictionnel' possède ses limites : « ... dialogues respectueux... sans arguments d'autorité... ni prosélytisme... » En réponse au texte de J. visant principalement l'aspect religieux, je trouve que la composante de notre assemblée se prête bien à une autre réflexion liée au thème de l'expression libre : LE BLASPHEME.

Si les religions Judéo-chrétiennes, à ma connaissance, ne prévoient que des peines 'spirituelles' à cette faute d'expression, il n'en est pas toujours de même ailleurs !   

Au Pakistan, par exemple, le code pénal puni "la profanation du Saint Coran et l'insulte envers le prophète" par une peine d'emprisonnement, voire la peine de mort.

Et là, mais là seulement, mon très cher Jacques, je te rejoins, mon ami.

 

Dominique

*

                                                             INTRO 18 NOVEMBRE 2014

 

Bienvenue à toutes et tous à ce 30e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz et qui, ce soir, pose la question : « Y a-t-il une spiritualité sans Dieu ? »

Sans m’immiscer dans les contenus que Pamela et Henri vont exprimer, je recadrerai le thème par rapport à deux positions que sont l’athéisme et l’agnosticisme :

L’athéisme est une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».

L’agnosticisme est une attitude de pensée considérant la vérité de certaines propositions concernant notamment l'existence de Dieu ou des dieux comme inconnaissable: à la différence des croyants, considérant probable ou certaine l'existence de telles divinités. Les agnostiques s'accordent pour dire qu'il n'existe pas de preuve définitive en faveur de l'existence ou de l'inexistence du divin, et affirment l'impossibilité de se prononcer.

+

Afin de répondre à cette question, j’ai consulté mes dictionnaires ainsi que quelques livres et revues scientifiques.

Dans mon dictionnaire Larousse de 1953, il est indiqué que la spiritualité est une doctrine qui enseigne l’existence de l’esprit comme réalité substantielle de nature spirituelle, ayant une qualité de ce qui est l’esprit et de la spiritualité de l’âme.

            Le verbe « spiritualiser » signifie interpréter au sens spirituel et spiritualiser son existence.

            Le « spiritualisme » est une doctrine pour laquelle l’esprit constitue une réalité indépendante et supérieure (opposé au matérialisme). Mon dictionnaire déclare qu’il existe du spiritualisme athée ainsi que du spiritualisme agnostique. De plus, cette doctrine reconnaît l’existence de Dieu et que des valeurs spirituelles constituent la fin propre de l’activité humaine.

            Le dictionnaire Larousse parle du Bon Dieu Tout Puissant et Esprit pur, suprême créateur du monde ayant une personnalité absolue et parfaite. La philosophie spiritualiste distingue en Dieu des attributs métaphysiques et moraux.

            La Pensée est un complexe vibratoire qui émane du champ de l’esprit auquel notre conscience, ou le moi, est connectée. La communication de « l’esprit » avec le « moi » est connectée et s’opère différemment selon l’état de veille ou des états modifiés de conscience, tels que : le sommeil, les rêves, la méditation, l’hypnose, la télépathie, la prière ou la médiumnité.

            Jean-Pierre Changeux déduit que la conscience est issue d’interactions entre neurones où l’influx nerveux emprunte un chemin qui serait analysable. Ce chemin se modifie avec l’usage réformant constamment nos représentations du monde.

            The « Oxford english dictionary » déclare que l’esprit émane de l’intellect, des facultés élevées du cerveau.

            En bref, la spiritualité dont nous bénéficions, qui fonctionne à l’aide de nos neurones, notre cerveau et tout notre système nerveux, soutient aussi notre âme.

            « THE SPARK OF LIFE », un livre écrit par un scientifique appelé Frances Ashcroft et publié en 2012 décrit le rôle joué par certaines protéines des corps humains produisant des signaux électriques dans nos cellules : des canaux ioniques, des neurones, phénomènes essentiels à tout ce que nous pensons et faisons, fondamentaux à notre conscience. La recherche scientifique courante continue à analyser ce fonctionnement.

 

Pamela

+

Le temps qui nous est imparti ne permet pas d'aborder dans le détail ce qu'il faut entendre par spiritualité. Voici l’essentiel en synthèse.

Dès le 13ème siècle, on voit apparaître la notion d’un « Dieu à imiter », se rapprochant de l’homme. C’est l’«Imitatio Christi » développée originellement par les ordres mendiants. Pendant des siècles, l’Occident « chrétien » a désigné par le terme « spiritualité », l’ensemble des voies visant à un approfondissement de la vie dans l’Esprit (de Jésus-Christ).

En 1917, un manuel définit la spiritualité comme la « science qui apprend à progresser dans la vertu et particulièrement dans l’amour divin ». Apparaît l’idée que la spiritualité englobe l’ascèse et la mystique, ce qui est systématisé dans l’entre-deux-guerres avec le célèbre ouvrage du sulpicien Tanquerey, « Précis de théologie ascétique et mystique « (1923).

En 1928, les éditions Beauchesne lancent, avec les Jésuites, le « Dictionnaire de spiritualité, ascétique et mystique ». Les exercices spirituels d’Ignace de Loyola, visant à faciliter la communication avec Dieu, ont aussi une importance prépondérante sur la définition de la spiritualité.

« Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas … »

On a attribué à André Malraux la paternité d’un propos qu’il n’a, en vérité, jamais tenu, à savoir que, « Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas. ».

Il a d'ailleurs précisé dans une interview à Pierre Desgraupes en novembre 1975 : « Je n’ai jamais dit cela bien entendu, car je n’en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n’exclus pas la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire ».

Le19ème et le 20ème siècle ont épuisé toutes les possibilités visant à l’émancipation de la tutelle religieuse. Les philosophies dominantes, les grandes théories sociales, le scientisme, etc. n’ont eu pour principale préoccupation que de libérer l’homme de la référence au divin.

Rien n’a pourtant pas pu étouffer la terrible question que les hommes se posent toujours et qui reste une interrogation naturellement spirituelle et religieuse : « Qu’est ce que l’homme fait sur terre ? »

Indiscutablement ce combat a connu quelques cuisants revers, dans la mesure où l’homme n'a jamais pu définitivement sacrifier une part de lui-même sans la remplacer.

Toutes les tentatives en ce sens furent vaines. Et pourtant on a tout fait … On a tenté de substituer à la conscience religieuse, la conscience politique. La Révolution Française a cru hisser l’homme au niveau le plus haut où il pouvait prétendre sans l’aide de la foi. Mais on a oublié que tout ce qui grandit l’homme a un lointain mais réel rapport avec le sentiment religieux.

On a eu beau arracher la fleur, la racine est restée en terre et elle ne cesse de vouloir reverdir. L’appétit de l’âme reste entier… et parfois frustré. Tous les ersatz, n’ont pu, en Europe remplacer le Christianisme qui reste toujours présent dans les esprits à la recherche d'un second souffle, reconnaissons le.

Malraux qui était profondément athée savait que la part étouffée referait surface et réclamerait ses droits sinon réparation …

La place que prend l’Islam de plus en plus, tant en Orient qu’en Occident, et le fait que le Judaïsme n’échappe pas non plus à cette évolution confirme la justesse de la question posée par Malraux : « Je n’exclus pas la possibilité d’un évènement spirituel à l’échelle planétaire. » 

 

Une spiritualité laïque sans Dieu …

 

Aujourd’hui, toutes les religions et tous les systèmes se fondant sur l’irrationnel connaissent vigueur et expansion. Les philosophes modernes ont compris l’opportunité qu’il y avait à exploiter le filon. Après le mariage pour tous, ils veulent dans la foulée imposer à tous leur « spiritualité laïque » et qui plus est « sans Dieu ».

Parmi les tentatives visant à préciser les contours d’une «  spiritualité sans Dieu », on peut retenir celles de quelques philosophes français contemporains qui ne ménagent pas leurs efforts pour se faire connaître à travers publications et conférences. Il ne semble toutefois pas sûr que l’édifice qu’ils ont entrepris de construire soit à la mesure des efforts déployés.

Bas du formulaire

Pour Luc Ferry, qui à travers ses livres entend poursuivre sa compréhension philosophique de la religion, il y aurait entre les deux un jeu de vases communicants. Depuis les Lumières, la philosophie aurait récupéré la «substantifique moelle» des valeurs chrétiennes. Et maintenant, au bout de ce parcours, elle pourrait même empiéter sur les plates-bandes religieuses du «salut».

Face à l'athéisme affiché d'André Comte-Sponville et à la haine du christianisme déversée par Michel Onfray, Luc Ferry, lui, fait figure d' « honnête homme » d'obédience agnostique.

Quand Comte-Sponville multiplie les objections philosophiques contre Dieu et Onfray les critiques acerbes à l'égard d'un monde encore trop chrétien à son goût, Ferry objecte au christianisme : «c'est trop beau pour être vrai.» 

Quand les deux premiers veulent évacuer le christianisme et l'arracher de notre culture, comme une mauvaise herbe, Ferry reconnaît, lui, ce que notre époque doit au christianisme, à savoir avant tout l'idée d'égalité démocratique et la «logique de l'amour». Pour Luc Ferry la «morale moderne» (celle des droits de l'homme) a été inventée par le christianisme, dans son souci de reconnaître l'égale dignité de tous les êtres humains.

Ferry est certes agnostique, fasciné, à titre personnel, par l'Evangile de saint Jean, mais il reste persuadé que toute l'histoire de la philosophie est une reformulation du message chrétien. Il souhaite même prolonger cette récupération, presque vampirique, avec la promotion d'une «spiritualité laïque», ou «sagesse des modernes».

 

Il s’agit donc de bien autre chose que d'avoir un espace de discussion commun aux croyants et aux autres.

En fait, c’est plus sournois que cela.

Il faut, pense Ferry, ni plus ni moins trouver un «salut sans Dieu». Luc Ferry estime que la philosophie va redevenir, avec le retrait de la religion, «une doctrine du salut, mais lucide, par la raison et par soi-même, plutôt que par Dieu et par la foi». Elle pourrait remplacer la religion en tout, sauf, concède-t-il, pour «promettre sérieusement la résurrection des morts».

Pour Ferry, le christianisme a gagné. Et c'est la raison pour laquelle nous pouvons désormais nous en passer. La philosophie aurait phagocyté le message d'amour des Evangiles. Elle peut maintenant reprendre à son compte le «divin».

Ce que Ferry oublie et que lui objectait Marcel Gauchet dans « Le Religieux après la religion » (Grasset, 2004), c’est que le divin de la religion et celui de la philosophie ne sont pas du même ordre. Dès lors, affaiblir le premier pour mieux l'assimiler au second est à la fois confortable et orgueilleux.

Pascal, judicieusement, séparait le «dieu des philosophes» et celui «d'Abraham, d'Isaac et de Jacob». Luc Ferry, lui, ne sépare rien. Il a l'ambition de son époque et il l'exprime clairement avec l'orgueil du philosophe qui croit avoir totalement siphonné Dieu.

Dans ses écrits, André Comte-Sponville parle du "sentiment océanique" éprouvé dans un moment de grande joie et il le décrit comme une véritable expérience spirituelle. Il reprend là une idée de Romain Rolland pour qui la source de la religiosité est un sentiment particulier qu'il éprouve et décrit comme une sensation d'éternité, de quelque chose de sans frontière, sans borne, océanique. Aucune foi particulière ne s'attache à ce sentiment. C'est un phénomène subjectif indépendant des diverses églises. Tout le monde ne l'éprouve pas (par exemple, Freud lui-même ne ressent rien de tel).

Ce qui est décrit par André Comte-Sponville ressemble plus à une forme de sagesse qu'à une spiritualité. Sa réflexion est celle d'un homme ouvert, soucieux des autres. C'est bien. L'expérience qu'il relate est intéressante à une époque de matérialisme mais on n'y trouve rien qui puisse s'apparenter à la prière, à la compassion, à l’amour, à la recherche de l’Autre. Or l'expérience spirituelle c'est une rencontre avec une réalité qui ne se rejoint que par la prière.

La démarche de Comte-Sponville est certes intéressante dans la mesure où c'est un effort pour chercher une sagesse humaine qui rende compte de la nature spirituelle de l'homme.

Sans aucun mépris ou sentiment de supériorité, on pourrait dire qu'il manque quelque chose. Quelque chose qu’Etty Hillesum découvre en regardant en profondeur à l'intérieur d'elle-même : « Un puits très profond est en moi. Et Dieu est dans ce puits. Parfois, j’arrive à le rejoindre, le plus souvent la pierre et le sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau le déterrer » (Journal, 97)

 

Henri

*

INTRO 13 JANVIER 2015

 

« Le plus grand besoin de l’homme est de donner un sens à sa vie et de lui prêter un but. »

 Viktor Frankl

« C’est en nous transformant nous-mêmes que nous transformons les événements de notre vie »                                                        

                                                                                                                                               Jean Spinetta

 

Bienvenue à toutes et tous à ce 31e café pluriconvictionnel organisé à Morlanwelz et qui, ce soir, aborde un thème que l’équipe organisatrice avait dans ses tiroirs depuis pas mal de temps : « PSY ET RELIGION ! »

Vous aurez remarqué que le premier mot de l’intitulé a été amputé de suffixe car nous ne voulons pas limiter le champ des discussions à l’une des nombreuses disciplines composant le champ du domaine. Si on se limite à une dizaine d’acceptions, on s’aperçoit déjà de sa diversité : Psychologie de la forme, Psychologie du comportement, Psychanalyse, Psychothérapie, Psychologie cognitive, sociale, clinique, systémique, développementale, génétique… j’arrête ici la litanie.

Si on se penche sur son histoire, la psychologie remonte à l'Antiquité dans la mesure où des premières traces d'une réflexion sur les phénomènes mentaux et le comportement ont été retrouvés dans des écrits datant de l'Égypte ancienne ainsi que dans d’autres civilisations.

Jusque dans les années 1870, la psychologie était considérée comme une branche de la philosophie et son histoire s'inscrit donc dans le passé de cette dernière. Essentiellement théorique jusqu'au XIXe siècle, la psychologie acquiert le statut de discipline scientifique à part entière en adoptant les méthodes ayant cours dans d'autres champs des sciences naturelles et humaines (observation, expérimentation, mathématisation, etc.). En parallèle se développe aussi ce qui deviendra la psychothérapie dont le but est de comprendre non pas l'esprit sain mais la maladie mentale et les moyens de la soigner voire de la guérir.

+

J’avais préparé un texte que j’ai modifié suite aux évènements terroristes qui se sont passés la semaine passée à Paris et à la réaction positive dans une grande partie du monde. Je vais être incomplet pour introduire des  sujets aussi étendus en 5 minutes. Je vais essayer d’être objectif bien que je sois juge et partie puisque croyant pratiquant.

Pour être clair je donne des définitions restrictives auxquelles je me tiendrai:

-       Pour Psy : Psychologie « Connaissance de l’âme humaine » ; je m’en tiendrai à une partie, la spiritualité religieuse.

-       Pour Religion : « Système de croyances et de pratiques, impliquant des relations avec un principe supérieur, et propre à un groupe social »

-       Je me restreindrai surtout à ce que je connais un peu : les 3 religions dites du livre : Judaïsme, Christianisme, Islam ; je laisse aux Bouddhistes ici présents la possibilité de s’exprimer. Je ne parlerai que des religions sur le plan « humain » mais pas de Dieu qui est leur raison d’être ; c’est un autre chapitre demandant d’autres conférences.

En résumé, cet exposé essayera de montrer que :

  1. Ces religions sont les aboutissements de spiritualités religieuses naturelles, en recherche du sens de la vie et de la mort.
  2. Le projet originel de ces religions est de montrer : à l’origine de l’univers un  être supérieur  qui a prévu un monde où l’homme trouverait sa place en vivant en société de façon fraternelle et  pacifique, et qui, dans la plupart des religions, après cette première vie terrestre, lui ouvrirait la porte vers une vie éternelle.
  3. Mais que les institutions humaines religieuses (ou certains adeptes) ont parfois tendance à pervertir  la doctrine exprimée dans les livres (Thora, Ancien et nouveau testament, Coran)

I]  Evolution historique des spiritualités religieuses :

L’idée de religion est apparue il y des centaines de milliers d’années dans des groupes d’hominidés. Des archéologues de Tautavel (site en France datant de 300.000 ans) me disaient que les premiers signes de croyance en un futur étaient le fait que ces hominidés mettaient leurs morts en tombe plutôt que parmi les détritus de leurs repas; ces religions étaient guidées par des Chamans.

Je cours 200.000 ans plus tard : une tribu du moyen orient, les hébreux, découvre que le monde est l’œuvre d’un  Dieu unique créateur ;  cette croyance s’est affinée sous la conduite de 3 prophètes : Moïse, Jésus, Mohamed, dont les adeptes ont créé les religions : autour du Dieu  Amour pour les juifs et chrétiens, Dieu Miséricordieux pour les musulmans.

Après les évènements de la semaine passée dimanche à TV 2 française une émission avec les 4 cultes principaux : Chrétien, Musulman, juif, Bouddhiste, je retiens certaines phrases :

-Coran : « celui qui tue un être humain, tue l’humanité toute entière ».

-4 religions sous diverses formes expriment: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

-« Respecter c’est reconnaître, reconnaître c’est connaître, connaître c’est aimer »

-« La laïcité » en France: c’est le terreau commun sur lequel les religions peuvent s’exprimer.

 

 II] Les 3 traditions religieuses et  leurs développements  humains :

 

Comme dans toute société humaine, le meilleur côtoie le pire.

Exemples :

1)     Pour les chrétiens :

Les croisades, les « nationalismes » lors des guerres.

Mais : Saint François, Sœur Emmanuelle, Abbé Pierre, pasteurs Bonhoeffer, Martin Luther King.

Les religions chrétiennes ont créé les hôpitaux, écoles etc..

  2) Pour les musulmans :

La tolérance musulmane durant 1300 ans : Saladin après les avoir battu à Jérusalem a laissé partir en vie les chrétiens et leur roi. Présence des juifs en Algérie, Maroc, Tunisie, et juifs et chrétiens en Irak, Syrie, Iran jusque récemment. Palestine jusque 1947.

Mais, actuellement certains jeunes poussés par des idéologies politiques au nom d’un islam dévoyé commettent des meurtres terroristes inadmissibles pour leurs religions.

 

III] Religion et Athéisme

 

Questions, Surtout en Europe où les religions ne sont plus le moteur de civilisation:

-Comment reconnaître en Europe le caractère historique des religions et leurs manifestations à la base de nos cultures?

-Comment faire vivre ensemble façon pacifique les laïcismes, les religions dans le domaine public, régional, national, mondial ?

-Les religions par principe étant liées à des groupes humains, donc à la société, peut-on toujours différencier « privé » et « public » ?

-Qu’est-ce que la tolérance ?

- Comment notre société moderne occidentale remplace-t-elle les religions ?  Le « Vivre ensemble c’est-à-dire  vivre fraternellement et pacifiquement en société » Chaque continent, chaque pays le fait différemment.

 

IV] Religions et sciences : Le monde, et nous les humains, avons un sens ?

 

La science cherche le fonctionnement des choses : Le comment ? Les savants, croyants ou incroyants sont au même point. Le microscope ne prouve ni l’existence ni l’absence de Dieu.

Les religions cherchent : Le pourquoi ? Nous sommes liés à la création et nous ne sommes pas sur terre par hasard, nous sommes accompagnés par Dieu, Allah, Adonaï.

 

V) religion et écologie :

 

Le patriarche orthodoxe Bartholomée « Docteur honoris causa » des facultés catholiques de Paris en2014 pour une exposé : « l’environnement faisant  partie de la vie religieuse » l’homme a reçu de Dieu  la terre avec mission de l’aménager et non l’exploiter de façon tyrannique comme il le fait actuellement au détriment de la nature et donc des générations suivantes.

 

Claude

 

 

+

       En tant qu’athée, je pourrais n’avoir rien à dire sur le thème de ce soir si la cause ne m’était pas connue. Ecrasé par une chape d’idées reçues dans mon enfance, j’ai pu mesurer les ravages de l’endoctrinement religieux et les difficultés à s’en défaire. Pendant un long travail de « dé-tricotage », j’ai connu des angoisses existentielles. Dieu peut être un problème douloureux. Vous avez dit ‘’Psy’’ ? Dans mon cas, c’est à la lumière de la raison et du vieux bon sens que je dois mon équilibre. Un équilibre toujours à la merci de petits malheurs, parfois de grands, m’empêchant d’être tout-à-fait heureux. D’ailleurs, je ne connais personne qui vit dans un bonheur permanent mais j’en connais, et je suis de ceux-là, qui vivent de petits bonheurs. Et nous faisons tout pour en avoir le plus souvent possible

        Les religions profitent souvent de ces malheurs pour gagner le cœur des hommes. Quelqu’un me disait que certains évangéliques vont jusqu’à consulter la rubrique nécrologique pour glisser leurs périodiques axés sur la résurrection dans la boîte aux lettres de la famille du défunt. Lors de leurs prêches de porte-à-porte, ils commencent souvent leurs messages en énumérant  tout ce qui va mal dans le monde, les guerres, la méchanceté, la décadence morale, l’insécurité, le chômage, Satan… Et puis, ils proposent des divines solutions : les béatitudes du Matthieu des évangiles, le royaume des cieux, la résurrection, le paradis, la retrouvaille des disparus dans l’au-delà etc. Lorsqu’on franchit le seuil de leur temple, ils vous reçoivent les bras ouverts, tout sourire, tout rassurant… Des malheurs des gens, ils en font leur fonds de commerce. Et les naïfs tombent dans le piège... Il est vrai qu’aux durs moments de la vie, l’homme cherche du réconfort. Dieu, l’Eglise, le ciel, l’amour et l’espérance sont autant de baume aux souffrances et désespoirs.

          Les religions sont d’un grand soutien moral et matériel pour beaucoup mais elles peuvent être psychologiquement perturbatrices pour certains. Je pourrais évoquer tous les innommables ‘’ratés’’ de l’Islam ou de ceux que certains dirigeants de l’Eglise ont tus ou protégés, comme par exemple la pédophilie de nombreux prêtes ou le récent scandale des 800 corps d’enfant jetés dans des oubliettes d’un couvent irlandais, dans les années 80-90. De telles conspirations du silence dans le chef de l’Eglise ne relèvent-elles pas d’une conscience dévoyées ? Vous avez dit PSY ? Moins monstrueusement destructeurs mais discrètement ravageurs, je citerai les innombrables cas de névrose à laquelle certains enseignements, pratiques ou interdits religieux conduisent, tels que les castrations, refoulements et culpabilisations psychiques. Je pense au célibat des prêtres, aux questions sexuelles, à l’avortement, à la discrimination des divorcés, à l’écrasant épouvantail du péché et j’en passe. Je fus surpris d’entendre le pape François, progressiste pourtant, évoqué le diable dans plusieurs discours. Je le fus tout autant, en apprenant que son Eglise tenait encore le diable et l’enfer pour des réalités. Mais mon étonnement fut bien plus grand en découvrant que l’exorcisme se pratiquait en Belgique où mille cas sont traités annuellement. Un exorciste spécialisé est en poste dans chaque diocèse. Faut-il croire que l’Eglise continue à vouloir régler ses problèmes sulfureux en interne… D’expérience personnelle, je sais qu’un enseignement religieux peut psychologiquement marquer, perturber et même détruire des vies… une bien longue souffrance silencieuse et plus souvent dissimulée. Vous avez dit  ‘’PSY’’ ?                                                                              

        En tant qu’athée, je ne suis pas concerné par le religieux, mais comme nous tous, je suis exposé aux turbulences de la vie. Confronté un jour à un cas insurmontable,  je ne choisirais pas l’Eglise mais plutôt le cabinet d’un ‘’PSY’’… Ce scientifique ne fait pas appel au surnaturel où aux recettes moyenâgeuses de l’exorcisme, mais bien à l’exploration rationnelle du subconscient, là où sont enfouis tous nos secrets, refoulements et obsessions. Le Psy aide son patient à les redécouvrir, analyser, raisonner et peut-être à le libérer de son fardeau... Ah ! un mot-clé est lâché : raisonner… du mot ‘’raison’’ ! En fait, quand vient le soir, nous jouons tous au Psy lors de notre examen de conscience, pour autant que la raison s’y invite. Certains y ajoutent un peu d’utopie… A chacun et chacune ses formules, pour autant qu’elles apaisent. C’est le but !

 

Jacques

*

                                                                   INTRO 17 MARS 2015

 

Le thème de notre rencontre d’aujourd’hui, « Les droits de l’Homme et nous» est un sujet à propos duquel les événements qui se sont déroulés depuis le 7 janvier nous rappellent la valeur fondamentale.

C’est en 1948 que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ses 30 articles sont précédés d’un préambule comportant notamment le paragraphe ci-après :

« Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme. »

Pour introduire nos débats, Dominique puis Marc vont exprimer leurs points de vue quant au sujet qui nous occupe : « Les droits de l’Homme et nous». Dominique, à toi la parole.

 

+

 

            « L'homme est né libre et partout il est dans les fers » a dit Jean-Jacques Rousseau...

Il est aisé d'acquiescer à ce triste constat, mais autrement plus difficile d'admettre que nous en sommes en partie responsable !  

Le thème d'aujourd'hui est relatif à la déclaration universelle des droits de l'homme, mais...

nous sommes au « café pluriconvictionnel ». Aussi, me permettrez vous d'entrer dans le débat par un bref exposé de mes doutes au sujet de la compatibilité de ces droits naturels avec la pratique d'une religion.  

Vous me direz que la liberté de culte est mentionnée à l’article 18 de cette Déclaration universelle des droits de l’homme et qu'elle est protégée juridiquement, en Europe au moins.

Mais, pour ma part, plus qu'un droit à part entière, ce privilège de la foi me semble être plutôt la conséquence d'une autre nécessité naturelle... beaucoup plus large: la LIBERTE.

En effet, pour rappel, un « droit » est une liberté qui vous est garantie ;

et « l'homme » est un membre de l'espèce homo sapiens, soit un homme, une femme ou un enfant...

Les « droits de l'homme » sont donc des libertés qui vous sont dues du simple fait d'être humain !

Donc... si une religion, par sa doctrine ou sa pratique va à l’encontre de l'exercice de la Liberté (avec un grand L), pour moi, elle est incompatible avec la Déclaration universelle des droits de l'homme...  

Et bien voilà mon ami Marc... au départ de ce  postulat, je te livre quelques interrogations qui me trottent dans la tête.

Un bébé naît libre, certes, mais pas pour longtemps ; par l'appartenance religieuse de ses parents, on le baptise et le voilà embrigadé dans la légion des croyants... inscription au registre faisant foi !

Mais... n'est-il pas homme ?  Son droit à la Liberté est-il respecté ?

Vers 9 ou 10 ans, une autre cérémonie s'annonce. Sous le prétexte d'une préparation à la connaissance du mystère, on lui inculque les devoirs du bon croyant.

Personnellement, au cours de ces entrevues, je ne me souviens pas de la moindre allusion à la liberté de conscience ou à l’existence d'autres cultes. Par contre, je me souviens très bien de la dimension collective et communautaire m'imposant l'adhésion et la soumission sous peine de...

Mais... n'est-il pas homme ?  Son droit à la Liberté est-il respecté ?

Plus tard, s'il lui vient l'idée de se faire débaptiser, là encore, on lui parlera de pêché, d'acte d'apostasie... Il semble même que ce choix n'est inscrit qu'en marge des registres...

Mais... n'est-il pas homme ?  Son droit à la Liberté est-il respecté ?

De la même façon, je pourrais parler de l'attitude de l’Église en matière de divorce, d’euthanasie, de blasphème, d'orientation sexuelle,      

Mais... ne sommes nous pas Hommes ?  La Déclaration universelle des droits de l'homme  est-elle compatible avec la pratique d'une religion ?

Notez, que c'est volontairement que je ne parle pas du monde musulman, en premier lieu parce que je ne le connais que fort peu et ensuite parce qu'on ne parle pas des absents.   

            Mais, mon ami Marc, je vais arrêter là afin de te laisser répondre... et peut-être me rassurer un peu.

 

Dominique

 

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Pour introduire la question, je me référerai à l’excellente « Encyclopédie catholique pour tous. Le Nouveau Théo » publiée aux éditions Mame en 2009, et que je vous recommande. C’est une mine de renseignements. Le sujet est traité dans l’Entrée 118, pp.838-840.

« Le mouvement vers l’identification et la proclamation des droits de l’homme est un des efforts les plus importants pour répondre aux exigences irréductibles de la dignité humaine. » (Vatican II, Dignitatis humanae, 1965)

La Déclaration universelle des droits de l’homme publiée le 10 décembre 1948 par les Nations Unies a été qualifiée par Jean-Paul II de « véritable pierre milliaire placée sur la longue et difficile route du genre humain » (2 octobre 1979). Cette déclaration est en effet le fruit d’une longue histoire au cours de laquelle le sacré s’est peu à peu déplacé de l’ensemble de l’univers pour se concentrer sur l’homme. Socrate, le judaïsme puis le christianisme ont progressivement tout désacralisé, sauf l’homme.

 Paul, au nom du Christ, refuse les barrières nationales, culturelles, religieuses et sociales :« il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28)

Les chrétiens luttent pour le droit des femmes, Barthélémy de Las Casas pour celui des colonisés, les protestants pour les droits civils et politiques (…) La racine des droits de l’homme est la dignité de chaque être humain. (…) Pour les chrétiens, cette dignité est ancrée dans la création de l’homme et de la femme à l’image de Dieu.

L’engagement de l’Église au service des droits de l’homme a été constant et notamment très appuyé depuis le concile Vatican II. Elle cherche également à promouvoir, à temps et à contretemps la Justice et la Paix (Jean XXIII, Pacem in terris ; Paul VI, Justitiam et pacem, 1976).

            Il y a malheureusement un écart entre la lettre et l’esprit, l’écrit et la pratique…

Cependant : « L'honnêteté consiste à juger une doctrine par ses sommets, non pas par ses sous-produits. » (Albert Camus)

            Alors, pour juger de la pertinence du discours et des actes des disciples du Christ, il faut interroger d’abord le Christ, et puis les « saints », ceux qui se sont inspirés, comme ils ont pu, de l’exemple du Christ.

 

Marc

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INTRO 19 MAI 2015 (33e café pluriconvictionnel)

 

Le thème de ce soir pose une question qui interpelle encore notre monde contemporain : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cette citation de Rabelais au XVIe siècle alimentera nos discussions que Pamela et Jacques L. introduiront.

Appliquée à la recherche de lois vérifiables, le mot « science » vient du latin « scientia », dont le verbe « scire » signifie « savoir ». Cette dernière sert à une meilleure compréhension des lois physiques, chimiques, biologiques qui régissent notre univers et les êtres vivants. Cependant, elle devrait être en mesure de réaliser l’incidence de certaines de ses découvertes dans notre monde. Ainsi, la science n’est pas sans s’accompagner d’une « conscience ». Aussi, faut-il avoir conscience des menaces pour l’humanité que peut représenter le progrès scientifique.

Il convient de distinguer une conscience primaire très répandue chez les êtres vivants et une conscience supérieure, supposant l'élaboration d'un Moi, qui semble limitée à l'homme et quelques mammifères supérieurs.

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A mon avis, cette déclaration annoncée initialement par Rabelais, qui avait d’abord une formation religieuse, puis médicale, et ensuite partiellement scientifique, n’était pas du tout justifiée. Faire des recherches scientifiques nécessite d’investiguer correctement la nature précise d’un sujet, de la matière étudiée et d’obtenir l’évidence certaine de sa structure, de sa réalité et de son activité. Les connaissances scientifiques ont augmenté considérablement dans de nombreux domaines maintenant, ce qui est utile pour l’humanité et n’est pas source de troubles de la conscience ou ruine des âmes.

L’école secondaire que j’ai fréquentée à SWINDON en Angleterre à partir de 1935 m’a bien enseigné la science biologique. Par la suite, j’ai obtenu une licence en Sciences zoologiques à l’Université de BRISTOL en Angleterre. Plus tard, je suis devenue Docteur en Sciences à l’UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES, ce qui m’a permis de suivre un métier rémunéré de chercheur scientifique à l’ULB, tout en étant mariée et mère de trois enfants. Ces succès ont rendu à ma vie une source de bonheur profond, sans aucune perturbation du cerveau ou de conscience comme annoncé par RABELAIS ainsi que par d’autres scientifiques qui donnaient raison à ses convictions à ce sujet sans en révéler une preuve quelconque à leur existence ailleurs.

A notre époque, les progrès réalisés au niveau des connaissances scientifiques concernant des façons de vivre, de bien fonctionner des êtres humains, sont extrêmement nombreux et pourraient améliorer les possibilités humaines pour en tenir compte, pour améliorer l’adaptation des civilisations mondiales en fonction des nouvelles connaissances scientifiques mondiales.

Malheureusement, les divergences d’opinions, de croyances et des manières d’organiser les structures et fonctionnements globaux de toutes les sociétés du monde sont la source de conflits sociaux, économiques, politiques de tous genres, ce qui ne facilite pas le partage des connaissances ni la compréhension des problèmes ou leur résolution. D’autre part, certaines connaissances scientifiques peuvent être utilisées à des fins militaires ou à réaliser des opérations civiles produisant certains effets ayant des résultats dangereux.

Lorsqu’Albert EINSTEIN, né en 1879, découvrit qu’on pouvait obtenir de la fission des atomes une énergie inégalable et qu’il s’empressa de communiquer de divulguer l’information au commun des mortels, cette information allait s’avérer extrêmement dangereuse puisqu’elle fut très vite utilisée à des fins militaires. La méthode décrite pouvait détruire toute forme de vie en quelques secondes. Incidemment, à 33 ans, EINSTEIN a eu un prix NOBEL pour la science physique (en 1912).

Les humains prennent peu à peu conscience des nombreuses menaces qui les guettent. Entre autres, il y a : - Le réchauffement climatique. – La surpopulation. – Les accidents nucléaires. – La possibilité de l’aspiration de la planète par un TROU NOIR.

Les scénarios catastrophes ne manquent pas. Les sciences redoutent un scénario de la fin du monde ! Voici les risques majeurs qui pèsent sur notre planète : l’être humain demeure parfois fragile et impuissant face aux forces de la nature, puisqu’on ne fournit pas toutes les connaissances scientifiques partout.

Nous pourrions manquer d’eau un jour! Il est possible que les humains deviennent trop nombreux pour que la TERRE puisse les nourrir. Les abeilles risquent de disparaître. La fin du monde est annoncée dans cinq milliards d’années.

Actuellement, alors que nous déplorons deux cent mille décès chaque jour, dans le même temps naissent quatre cent mille êtres humains. Il y a un accroissement de la population de personnes de deux cent mille, toutes les vingt-quatre heures. L’Institut National d’études démographiques prévoit pour 2100, à plus de dix milliards, la population sur terre. Le nombre maintenant est déjà sept milliards, alors que le premier milliard d’habitants du monde ne fut atteint que vers les années 1800.

Chaque année, on dénombre trois cent mille séismes. Chaque année, près de soixante volcans entrent en éruption ; ce sont des « phénomènes volcaniques ».

Il semble que notre soleil pourrait évoluer en étoile à neutrons, ce qui aurait une activité magnétique intense.

Il serait utile d’améliorer les connaissances des origines de ces problèmes, ainsi que les informations disponibles, afin d’effacer les dangers qui se multiplient.

 

Pamela

 

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Comme je suis un littéraire, j'ai naturellement envie de resituer la maxime de Rabelais.

C'est un moine français. Il a  pratiqué et enseigné la médecine à l'Université de Montpellier, au XVIe siècle.

Alors, on redécouvre la philosophie et la science de l'antiquité grecque et romaine. On constate qu'elles ne sont pas en accord avec la doctrine chrétienne. Elles se centrent sur l'homme et non sur Dieu. Elles font confiance à la raison et à liberté humaines. 

 

En gros, les chrétiens réagissent de deux manières.

  • Soit  ils rejettent cette façon de penser qui s'oppose à leur foi et menace le pouvoir de l’Église. On voit alors sévir l'Inquisition.
  • Soit ils essaient de concilier  la doctrine chrétienne et les idées de l'Antiquité. C'est ce que font les Jésuites. Pour eux la foi et la raison se complètent. Les commandements de Dieu et de l'Église ne dispensent pas de faire appel à la conscience individuelle, parce que chaque cas est unique.

 

En lisant les auteurs de l'Antiquité, Rabelais découvre que les médecins d'alors comme Galien, né vers 129 et mort en 216, en connaissaient bien plus que ceux du Moyen-âge (VIe au XIVe siècle). Il les étudie pour mieux connaître le corps humain et mieux le guérir. Son désir de connaissance est énorme et il l'a présenté de manière imagée par les appétits de héros Pantagruel, un géant, qui a un besoin jamais satisfait de nourritures, de boissons que de connaissances. Mais Rabelais signale aussi qu'il faut consulter sa conscience quand on est scientifique.

 

Une première question se pose à nous. Aujourd'hui, la maxime, science sans conscience n'est que ruine de l'âme est-elle encore d'actualité ?

 

On voit assez bien ce qu'est la science. C'est dirons-nous, la connaissance obtenue en appliquant des méthodes aussi objectives que possibles, basées sur l'expérimentation, le calcul et la logique.

 

Quand Rabelais parle de conscience, il envisage, je crois, la faculté de discerner bien et mal. 

 

Donc, il ne suffit pas de chercher la vérité scientifiquement. Il faut encore suivre le bon chemin.

 

D'abord, bien choisir le domaine qu'on va continuer d'explorer scientifiquement. Étudier le noyau des cellules ou envoyer une sonde sur Jupiter ? 

Ensuite, la recherche fondamentale, celle qu'on mène sans un objectif de rentabilité claire (ce qu'on fait au cyclotron) doit-elle être absolument poursuivie, parce qu'elle répond à la curiosité intellectuelle quasiment sans limites qui caractérise l'homme, et parce que ses découvertes, parfois, aboutissent à des connaissances qui ont des applications pratiques ?  Par exemple, connaissance de la relativité, acquise par Einstein, a permis de mettre au point les GPS.

Mais la conscience intervient aussi dans la manière d'utiliser les découvertes de la science. Ce qu'on sait des atomes, a permis des applications diverses, les unes meurtrières (Hiroshima), les autres pacifiques (les centrales nucléaires), mais dont on a perçu, plus tard des conséquences néfastes ou au moins dangereuses.

Le scientifique doit avoir une conscience éclairée. Or, n'est-il pas curieux que les ingénieurs n'apprennent pas la philosophie au cours de leurs études ?

 

Dans ce qu'on connaît et maîtrise, il faut choisir ce qui est bon. Là-dessus on est facilement d'accord. Mais bon en fonction de quoi ?

  • Bon en fonction d'une foi ou d'une croyance dont découlent des règles et de lois (que je subis ou que j'accepte de suivre ?)
  • Bon en fonction des valeurs que je me suis choisies personnellement, après réflexion. Certains disent : « Écoute toujours la voix de ta conscience, elle est ton juge. »

 

  • Concrètement, pourquoi un médecin pratiquerait-il ou non l'avortement ?
  •  parce qu'il travaille dans un hôpital catholique ou un hôpital laïque

  • parce que, vu les circonstances et sa conscience, il juge que cette intervention est bonne ou mauvaise
  • ou encore en fonction de ce que la femme enceinte demande après avoir écouté sa conscience ?

 

On voit que les connaissances en gynécologie (la science) ne suffisent pas à résoudre ce problème.  La conscience est elle aussi nécessaire.  

 

Jacques.

 

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INTRO 22 SEPTEMBRE 2015 (34e café pluriconvictionnel)

 

Comme durant la saison dernière, ce soir encore, la rencontre sera organisée selon une technique qui pourrait s’apparenter au panel. Ainsi, en début de séance, deux participants vont confronter leurs points de vue par rapport au thème proposé : « Pourquoi croyez-vous? Par peur de la mort ? », ce qui initiera les discussions, plutôt que de laisser cette tâche à l’animateur. La rencontre se continuera par une discussion au cours de laquelle vous dialoguerez en exprimant vos propres convictions et en évitant l’expression du « politiquement correct », toutefois dans le respect de l’autre, avec une vraie qualité d’écoute.

*

Selon les archéologues, l’homme ritualisait déjà la mort au cours de la préhistoire. De nombreuses traces ont été découvertes dans des sépulcres. L’homme antique voulait-il donner un sens à la mort pour mieux en accepter l’idée ? Aspirait-il à sa survie après la mort ou à un autre monde ? Croyait-il à l’existence d’esprits invisibles, au surnaturel ? Il est probable que le concept du sacré ait trouvé son origine autour de la mort, il y a des dizaines et des dizaines de milliers d’années. Ce ‘’sacré’’ duquel nos ancêtres attendaient qu’il les protège de leurs propres faiblesses et des capricieuses forces de la nature. Ce sacré, au fil du temps, prendra pour noms : divinité, saint, âme, esprit,  rédemption, résurrection, purgatoire, paradis, enfer, péché... Pour d’autres civilisations, ce sera : fétichisme, animisme, réincarnation, totem, chaman, gourou, vaudou... Les spéculations de l’homme moderne sur la mort et l’au-delà n’ont pas varié, ou si peu, alors que l’esprit humain, éclairé par la science, a fortement évolué. La mort, cette grande inconnue !  

            Du polythéisme de l’Egypte antique jusqu’à nos trois religions du Livre des temps modernes, en passant par Zarathoustra et les dieux gréco-romains : on prône partout le salut de l’âme, le jugement dernier, la résurrection, le paradis et son contraire… Quatre mille ans avant notre ère, en Egypte, on momifie le défunt pour que son âme immortelle puisse réintégrer son corps. Pour les anciens Grecs, quelques siècles avant JC, l’âme est immortelle et rejoint le royaume des idées. Quant aux pervers, ils sont livrés à Hadès, le maître des Enfers. A la même époque, le bouddhisme ne parle pas d’une âme ou d’un Dieu, mais d’une conscience, ou une énergie psychique, passant d’une vie à une autre après la mort : la réincarnation… Quelle que soit la civilisation, l’homme n’accepte pas que la vie s’achève par la mort.      

            Je m’abstiendrai d’aborder le point de vue des religions du Livre et le laisserai à notre ami Marc, plus habilité que moi, pour le faire. Petites parenthèses quand même à propos de l’immortalité de l’âme. Il n’en est pas fait mention dans la bible pour après la mort. Pas de division entre corps et âme ; l’un meurt, l’autre aussi. Influencée par la pensée grecque (Platon – St Augustin – St Thomas d’Aquin), l’Eglise en a pourtant fait un dogme en 1513 (Concile de Latran V). Selon St Paul, l’immortalité de l’âme n’est promise qu’après la résurrection. Si on se base sur les saintes écritures, l’idée que nos chers disparus nous regardent du haut du ciel n’a aucun fondement.  

            A ce stade de ce que je ne peux même pas appeler un survol,  je répondrai à la question du thème de ce soir par l’affirmative. La peur de la mort constitue pour moi le fondement de toutes les croyances religieuses. Je cite Jean (11,25) des évangiles répétant les paroles du Christ : ‘’C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt’’. Dans mon esprit d’athée, l’idée de la résurrection et de l’immortalité de l’âme échappe à mon entendement. Seule la notion de la mort m’interpelle et j’essaye de l’envisager avec ma seule raison.  

            En reconnaissant à Dieu le pouvoir de création et aux fabuleux récits bibliques une place autre que mythique, alors, force serait d’accorder à Dieu le pouvoir de ressusciter ses propres créatures. Je ne partage pas cette foi mais ceux qui la possèdent devraient en être heureux car le problème de la mort n’en est plus un pour eux.  Mais peut-on en être sûr à leur sujet car rien n’est moins certain qu’une promesse. C’est pourquoi le croyant aura besoin de toute sa foi pour aborder ce problème, je pense. Certains en auront peut-être plus besoin que d’autres car les portes du paradis sont étroites m’a-t-on dit, notamment pour les riches… Dans Marc (10,25), il est écrit ‘’qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu’’. Plus sérieux, Montesquieu disait ‘’les hommes sont extrêmement portés à espérer et à craindre et une religion qui n’aurait ni enfer ni paradis ne saurait guère leur plaire’’. 

            Pour moi la mort ne comporte aucune surprise métaphysique. Je n’étais rien  avant de naître et retournerai dans le même état après ma mort. Devrais-je craindre le moment de la culbute ? Ma réponse se trouve dans la philosophie d’Epicure : ‘’Quand je suis, la mort n’y est pas ; quand elle sera là, je n’y serai plus’’. La vie et la mort ne se rencontrent pas… A mon âge,  peu de souci à me faire, si ce n’est peut-être qu’à l’idée d’une insupportable souffrance physique et/ou mentale toujours possible.  Là aussi, je crois pouvoir m’en prémunir en optant pour l’euthanasie. Pour moi, vivre ma vie, je n’ai besoin que de choses à la portée de ma raison : un esprit et un corps les plus sains possibles, une énergie et de la volonté ; le reste est à construire… y compris le sens à se donner. A ces choses dues en grande partie au hasard, j’y tiens de mon vivant et les abandonnerai avec résignation à ma mort. De ces choses, une petite graine quelque part s’en nourrira peut-être pour tenir debout et libre comme moi sur cette terre que je ne louerai jamais assez. J’aurais vécu et… place aux autres ! Quelqu’un a dit : ’’En vérité, le paradis est ici ; aujourd’hui ! Et l’enfer, c’est de ne pas savoir quoi en faire’’.

 Jacques

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Je ne crois pas en Jésus pour échapper à la souffrance et à la fragilité inhérente à toute vie humaine. La mort ne l’a d’ailleurs pas épargné lui-même, lui qui est mort à 33 ans, de mort violente.

Son programme n’est pas fait pour ceux qui cherchent une tranquillité douillette.

Les premiers chrétiens devaient se cacher dans les catacombes.

Aujourd’hui encore, les chrétiens sont le groupe religieux le plus discriminé au niveau planétaire.

À Vienne, en mai 2015, à l’occasion de la 2e conférence internationale de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), la persécution et la mise à l’écart des chrétiens ont été évoquées.

Comme nous ne voyons pas Dieu de nos yeux, nous ne pouvons que l’imaginer. Et souvent, nous l’imaginons selon nos désirs et nos attentes. Les hommes cherchent un dieu qui leur donne à manger, un dieu utilitaire, un dieu solution à tous leurs problèmes.

L’image d’un Dieu « assurance contre la mort » est une idole, un faux dieu. S’il n’a pas épargné son propre Fils, pourquoi imaginer qu’il nous épargnerait, à nous, le passage par la mort ?

 « Est-ce que je crois par crainte de la mort ? »

À mon avis, la question est mal posée. Il faudrait la renverser :

« Pourquoi est-ce que je n’ai pas peur de la mort ? Parce que je crois ! Je crois en Jésus, qui a vaincu la mort »

Quand les premiers convertis adhéraient à la foi au Christ, ils savaient qu’ils allaient à contre-courant  de la société où ils vivaient, et cette conversion équivalait pratiquement à un risque sérieux de mourir dans l’arène, sous la dent des bêtes.

De tous temps, les chrétiens ont risqué leur vie pour suivre  celui qui les avait séduits.

D’ailleurs, cela ne commence pas avec les chrétiens, mais déjà en 627 avant Jésus-Christ, le prophète Jérémie se plaignait :

«Tu m’as séduit, Yahvé, et je me suis laissé séduire ; tu m’as maîtrisé, tu as été le plus fort. Je suis prétexte continuel à la moquerie, la fable de tout le monde. Chaque fois que j’ai à parler, je dois crier et proclamer : « Violence et dévastation ! » La parole de Yahvé a été pour moi source d’opprobre et de moquerie tout le jour. » (Jr 20,7-8)

Les premiers chrétiens eux-mêmes, à commencer par le Christ et les apôtres, sont tous morts de mort violente.

Depuis Étienne, le premier martyr, en passant par les filles des grandes familles romaines qui décidaient, contre la volonté de leur père, de se donner au Christ dans le célibat, (c’était en fait les premières suffragettes de l’histoire), Thomas MORE, ce père de famille, homme de loi, ami d’Érasme, et chancelier d’Angleterre en 1529. Arrêté en 1535, il est exécuté comme traître, affrontant la mort avec une grande fermeté d’âme,…

Damien de Veuster, mort lépreux à Molokaï,

Maximilien KOLBE, qui prend la place d’un  condamné à mort à Dachau,

BHATTI, Le ministre pakistanais des minorités religieuses, assassiné parce qu’il voulait faire supprimer la loi injuste qui permet de condamner quelqu’un à mort, sous prétexte de « blasphème » (c’était déjà le motif de condamnation à mort du Christ).

D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de croire à une survie après la mort pour croire en Dieu. Les anciens Juifs ne croyaient pas à la résurrection. Ce n’est que peu à peu que cette idée de résurrection a fait son chemin dans le peuple d’Israël. Les premières apparitions de cette espérance pointent dans le livre de Daniel et les Macchabées (150 av. JC). Du temps du Christ, les avis étaient encore partagés : les pharisiens (laïcs instruits dans la Parole de Dieu) croyaient à la résurrection des morts, les sadducéens (parti des prêtres), n’y croyaient pas.

            Le chrétien ne croit pas pour échapper à l’angoisse de la mort. Il échappe à l’angoisse de la mort, parce qu’il croit.

Croire, c’est faire crédit, c’est se fier à cet homme Jésus, « le plus beau des enfants des hommes », celui que Pilate présente au peuple, après l’avoir fait flageller, en disant : « voici l’Homme ! » À ce moment, il n’a plus apparence humaine. Je lui fais confiance, parce qu’il me donne de l’homme une très haute idée, que Boris Pasternak a merveilleusement exprimée dans son « Docteur Jivago » :

« Il est venu, léger et vêtu de lumière, homme avec insistance, provincial avec intention, Galiléen, et depuis cet instant, les peuples et les dieux ont cessé d'exister et l'homme a commencé, l'homme menuisier, l'homme laboureur, l'homme pâtre au milieu de son troupeau de moutons au coucher du soleil, l'homme qui ne sonne pas fier du tout. »

Oui, cet homme-là, il est venu à ma rencontre. Je ne sais ni pourquoi ni comment. Mais depuis, je ne cesse de le chercher, et de lui dire : « que serais-je sans toi, qui es venu à ma rencontre ? »

Marc.

 

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INTRO 10 NOVEMBRE 2015 (35e café pluriconvictionnel)

En début de séance, deux participants vont confronter leurs points de vue par rapport au thème proposé : « Le pardon, source de libération».

Sans m’immiscer dans les contenus présentés par les intervenants, en référence aux dictionnaires, je vous donne la définition des deux termes importants du sujet de ce soir:

Pardon : action de renoncer à punir une faute, à en tirer vengeance, à se venger d’une offense, excuser, cesser d’entretenir à l’égard de quelqu’un du ressentiment, de la rancune ou de l’hostilité.

Libération : action de rendre libre, dégager ce qui était retenu, cessation d’une contrainte psychologique.

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Accordé sans douleur pour un mot ou un geste de trop, il y a des pardons ordinaires, ceux de tous les jours.

Et puis il y a les pardons extraordinaires, ceux que nous avons tout le mal à concéder, après avoir été blessé au plus profond de nous-mêmes.

Pardonner à un parent bourreau, à un agresseur ou au chauffard qui a renversé un de nos proches, implique un cheminement intérieur long et exigeant, difficile à vouloir, dur à parcourir.

Acte de courage pour certains, aveu de faiblesse pour d’autres qui lui préfèrent la vengeance, le pardon va rarement de soi.

Pourtant, toutes les victimes qui ont pardonné s’accordent à dire que cette démarche les a libérées, qu’elle a même insufflé une nouvelle énergie dans leur vie.

Car le pardon sert avant tout à se libérer soi-même. Qu’on le demande ou qu’on l’accorde, il est le fruit d’un vrai travail sur soi dont l’issue reste pourtant incertaine : on peut sincèrement souhaiter pardonner sans forcément y parvenir.

Ce processus enclenche plusieurs réflexions :

  1. Une première étape consiste à décider de ne plus souffrir, à sortir de la violence subie quitte à mettre de la distance entre soi et le responsable de sa douleur. Pardonner à un agresseur n’empêche pas de porter plainte car, comme l’a écrit la philosophe  Simonne Weil « On ne peut pardonner que ce que l’on peut punir »
    1. Inutile de chercher à oublier l’offense. Reconnaître l’agresseur comme coupable d’une faute, c’est d’abord une nécessité pour soi, pour vivre. Cela permet de nous éviter de développer des maladies psychosomatiques, ou encore des conduites d’échecs professionnels et affectifs à répétition.
    2. Dans un premier temps, il est utile de reconnaître sa propre souffrance, à accepter qu’elle sorte.

L’agressivité, la colère, voire la haine sont un signe de bonne santé psychique preuve que la victime ne porte pas la faute de l’agresseur sur elle. Ces sentiments sont très violents, on ne peut pas les effacer. Si on n’est pas capable de les retourner contre son agresseur, on les dirige nécessairement contre soi avec le risque de déclencher un processus d’autodestruction.

  1. Pardonner c’est tout sauf passer l’éponge. Un pardon accordé trop vite ne soulage  personne.

Il est conseillé d’attendre qu’il s’impose, presque de lui-même « laisser passer le temps tout en étant actif dans le processus ».

Un pardon accordé trop vite peut être perçu par le coupable comme une absolution et un leurre pour la victime qui éprouverait encore du ressentiment, même inconsciemment. Et le danger serait, une fois de plus, que cette illusion de pardon se retourne contre la personne blessée.

  1. Comment savoir si nous avons vraiment pardonné ?

Lorsque nous ne ressentons plus ni colère ni rancœur à l’encontre de celui qui nous a fait souffrir.

Le pardon est souvent un acte libérateur dans lequel la douleur se dissout et qui permet à l’offensé de revenir acteur de sa vie, de ne plus subir, voire même de revenir plus fort.

« Pardonner, c’est s’agrandir, c‘est laisser en soi la place pour accueillir l’autre.

Le vrai chemin de la libération, c’est de franchir le pas qui permet d’aller au-delà du pardon ».

Maria

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« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés... »

 

On pourrait tout simplement s'en tenir là, sans rien ajouter, à en lire la citation de Gérard BESSIERE reprise sur l'affiche de notre réunion d'aujourd'hui  « Ceux qui pardonnent sont les guérisseurs de l’humanité ».

 

Mais, … Gérard BESSIERE est prêtre...  et je ne le suis pas !

 

De surcroît, j'ajouterai que l'intéressé lui-même modère ses propos en y ajoutant cette phrase     

« Je sais aussi que le serrement de cœur d'un instant peut laisser une ride intérieure définitive ».

 

D'où vient donc le mot français 'pardon’ ?

Il serait aisé de croire que cette unité sémantique  trouve son origine dans le mot  'don’ ou 'donner’.

...Eh non, pas forcement !

'Pardonner' est composé du préfixe latin per-, qui a une fonction de renforcement, d'intensification, d'aboutissement, et du verbe dono, are, dont le sens est 'tenir quitte de'  (cf. Cafiot).

 

J'en conclus donc que lorsqu'on parle de 'pardon' il ne s'agit pas seulement d'accorder une certaine clémence dictée par un sentiment ou un dogme religieux, mais d'un acte volontaire et réfléchi d'acquittement total et complet ;   

or, je vous rappelle les mots de Gérard BESSIERE « une ride intérieure définitive ».

 

Comment donc, pour le simple humain que je suis, 'pardonner' ?

Au mieux, je peux accorder ma clémence, ... mais pardonner... réellement pardonner ? 

Je ne sais pas !

 

De plus, ces 'rides intérieures définitives' sont génératrices de forts sentiments négatifs :

vengeance, haine, violence etc.

Il faudra donc, outre le fait de faire grâce à l'offenseur, également se pardonner à soi-même. 

Il s'agit, ni plus ni moins, que d'être libéré , à la fois, de la rancœur et de la culpabilité.

 

Ce sont, là, des pensées négatives qui ne vous lâchent pas facilement et peuvent ressurgir alors même que vous pensiez en être débarrassés...  avouons-le.

 

A nouveau, pour le simple humain que je suis, me 'libérer'  semble être difficile et, à tout le moins, non-contrôlable sur la durée d'une vie.  

 

L'humain que je suis est capable de répondre aux offenses par la mansuétude, la clémence ; si celui qui les a commises a, lui-même, le courage de les transformer en regrets...

Pour ce qui est du pardon, je laisse cela aux divinités !    

 

Dominique.

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INTRO 12 JANVIER 2016

Alors que les médias font état de violences, cruautés, guerres, attentats, crimes, meurtres, escroqueries, égoïsme, insécurité, délits de fuite… et j’en passe, on pourrait se demander si le thème de ce soir, est opportun ; « Quelle vision avez-vous du souci de l’autre ? ». Je laisse à Philippe et à Luc le prélude à la discussion.

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Tout commence par le sourire vers l’Autre !

En recevant la Palme d'or, en clôture du festival de Cannes, Jean-Louis Trintignant a cité Jacques Prévert : «Et si on essayait d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple.»

Voilà tout est dit.  Maintenant vous allez devoir écouter mon pensum pendant 4 minutes…

Pour reprendre la phrase de Camus mise en exergue sur l’affiche annonçant ce café pluriconvictionnel   : « Il lui demanda s’il avait une idée du chemin qu’il fallait  prendre pour arriver à la paix ? Oui la sympathie. »

Voici les 3 sens du mot sympathie d’après le dictionnaire :

-     Penchant naturel, spontané et chaleureux vers une autre personne,

-     Participation à la joie et à la peine d’Autrui,

-     Bienveillance, disposition favorable envers quelque chose.

N’étant pas philosophe, ni sociologue, je ne peux que vous citer  mes expériences et mes souvenirs scolaires  pour étayer les réussites, les échecs, ou les difficultés  et les erreurs commises quand on  a le souci de l’Autre. Cette sympathie ou la compassion peut déclencher l’effet inverse à celui désiré.

D’abord le contre-exemple absolu : les Dames patronnesses de Jacques Brel. N’ayez crainte, je ne  vais chanter mais simplement la fredonner : « Et un point à l’Envers, un point à l’Endroit, Un point pour saint Joseph, Un point pour saint Thomas.  Pour faire une bonne Dame Patronnesse Tricotez tout en couleur Caca d’Oie ce qui permet le dimanche à la  Grand-messe de reconnaitre ses pauvres à soi ».

Ensuite rendre service à quelqu’un peut le transformer en votre féroce ennemi :

Vous connaissez tous la pièce de théâtre  le voyage de Monsieur Perrichon d’Eugène Labiche :

- Monsieur Perrichon, en voyage à Chamonix, à la Mer de Glaces, tombe dans une profonde crevasse et est sauvé de la mort par un prétendant de sa fille. L’autre  prétendant  plus retors se laisse tomber dans un tout petit fossé rempli de neige.  Il appelle à l’aide  et Monsieur Perrichon vole à son secours. Le sauvé répète à l’envi qu’il doit la vie à Monsieur Perrichon. Celui-ci se rengorge et ne veut plus voir l’autre prétendant à qui est redevable et cette situation lui est insupportable.

- Un autre exemple : il y a quelques années mon épouse rencontre une de nos voisines abandonnée par son mari avec un bébé d’un an. Le personnage ne payait évidemment pas la pension alimentaire. Cette dame était dans la dèche la plus complète et elle avait récupéré une vieille poussette pour véhiculer son enfant. Malheureusement les lanières d’attache avait disparu de la poussette et le risque était grand  qu’il  bascule par terre. Ma femme lui offre gentiment les lanières des anciennes poussettes de mes fils pour qu’elle puisse sécuriser son petit garçon. Elle s’est fait invectiver de tous les noms : Elle n’avait pas besoin qu’on l’aide ! Pour qui la prenait- elle ? Et tout cela accompagné d’un torrent d’injures. Nous ne lui jetons pas la pierre comment aurions-nous réagi  si nous avions été dans la même situation ?

 

Il ne faut pas désespérer : La fraternité peut s'exprimer dans des gestes tout à fait simples ! La veille de Noël, à une dame très âgée et démunie (vous voyez ce que je veux dire) j'ai tenu la porte de la boulangerie et l'ai fait passer devant moi en lui souriant. Elle a hésité (elle n'en revenait pas sans doute que personne, en costume cravate, ne lui avait tenu une porte) puis elle est passée en me murmurant un merci en me regardant avec un sourire extatique comme si j'étais un ovni  ou un ange selon vos convictions philosophiques.

 

Un autre que j’adore évoquer souvent  (je commence à radoter). Dans l’Iliade, Achille pleure la mort de son ‘ami’ Patrocle (on pratiquait l’euphémisme du temps de mes humanités). Je vais être bref l’expression de sa douleur prend tout un chant de l’Iliade. La mère d’Achille, Téthys une Néréide, une nymphe marine vient des profondeurs de l’Océan pour consoler son fils. Achille s’étonne de sa venue. Elle lui répond par cette simple phrase : « car nous serons deux ». Il avait tout compris Homère ou les  poètes dont il est le nom générique  à la  fin du VIII siècle avant JC.

 

Certains courants politiques s’interrogent  pourquoi la compassion ? pourquoi la charité ?. Pour eux, notre démocratie doit être basée sur la justice sociale. Si certaines personnes sont dans la misère ou la détresse morale, ils l’imputent à notre système de redistribution et ses ratés (égoïsme, incompétence, malhonnête j’en passe et des meilleures).  Tout en reconnaissant évidemment que notre système est fortement perfectible, je leur rétorque que tout n’est pas monnayable par cette anecdote ; vous vous souvenez sans doute du spot publicitaire pour la carte Visa d’il y a quelques années où un papa achetait (avec sa carte Visa bien sûr) pour son fils et pour lui un voyage en Thalys, les entrées au Stade de France pour un grand match, les maillots souvenirs et puis quand le petit garçon, en gros plan, montait enfin  dans les gradins en irradiant de bonheur, on affichait en surimpression sur l’écran : « Avec Visa, vous pouvez tout acheter, sauf cela ».

Je vois que l’auditoire donne des signes d’impatience j’en terminerai donc :

Les anciens Grecs avaient trois mots pour désigner l’AMOUR.

-     EROS (amour passion, amour physique) (j’essaie de me souvenir de quoi il s’agit !)

-     FILIA (amour affection de sa famille de ses proches)

-     AGAPE  (l’amour gratuit, fruit de la volonté qui peut même des trois n’en faire qu’un).

Je nous souhaite qu’en 2016 il y ait plus d’Agape dans le monde pour qu’il tourne plus rond et comme je suis catho et que pour l’Eglise cette année est l’année jubilaire  de la Miséricorde : pour ne citer qu’une seule des sept œuvres de la miséricorde corporelle  qui ont leur source dans la Bible et en phase avec l’actualité: « Accueillir les étrangers, les pèlerins, et les gens dans le besoin. » 

 

Philippe

*

Notre société ne nous habitue plus à percevoir la souffrance d’autrui et encore moins à essayer d’y remédier : « A chacun ses problèmes » entend-on très souvent. Tout est compétition en ce bas monde.  Qui sera le premier en classe, le meilleur au travail, pour avoir cette promotion qui nous permettra de devenir chef et ainsi commander les autres ; ces loosers que nous ne considérons plus comme nos égaux ?

 

Se soucier de l’autre devrait pourtant être une chose naturelle mais dans notre monde actuel où tout va trop vite, où l’on a beaucoup trop de choses à faire, qui prend encore le temps de vraiment se soucier de l’autre, d’éprouver une véritable compassion à l’égard, non seulement des personnes de notre entourage mais aussi à l’égard d’un parfait inconnu voire du quidam qui est en train de nous insulter parce que nous ne démarrons pas assez vite quand le feu passe au vert ?

 

Il nous faut retrouver notre compassion, revenir à de vraies valeurs humaines mais comment développer notre compassion ?

 

La compassion est une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d’autrui et poussé à y remédier.

 

Le Dalaï-lama explique ainsi l’art de la compassion :

 

 

  1. 1.    L’empathie (du grec ancien ἐν, dans, à l'intérieur et πάθoς, souffrance, ce qui est éprouvé) est une notion désignant la « compréhension » des sentiments et des émotions d'un autre individu, voire, dans un sens plus général, de ses états non émotionnels, comme ses croyances (il est alors plus spécifiquement question d'« empathie cognitive »). En langage courant, ce phénomène est souvent rendu par l'expression « se mettre à la place de l'autre ».

 

La première étape vers la compassion constitue à développer notre empathie, notre intimité avec les autres.  Nous devons aussi reconnaître la gravité de leurs souffrances.  Plus nous sommes proches d’une personne, moins nous tolérons de la voir souffrir.

 

L’intimité dont je parle n’est pas d’ordre physique, ni nécessairement émotionnel.  Elle s’apparente plutôt à un sentiment de responsabilité, d’intérêt envers autrui.  Pour développer une telle intimité nous devons réfléchir sur la nécessité de chérir le bien-être d’autrui ; nous découvrons alors que cette disposition apporte bonheur intérieur et paix de l’esprit.  Une telle attitude envers autrui nous assure l’amour et le respect de nos semblables.

 

Il est d’autre part important que nous réfléchissions à la bonté que nous témoignent nos semblables.

Reconnaissons que notre bonheur présent n’est possible, bien souvent, qu’au détriment de ceux qui sont moins favorisés par le sort.

 

Cette prise de conscience est également le fruit d’un approfondissement de notre empathie. Nous devons reconnaître ce que notre bonheur doit à la contribution et aux efforts de nos semblables. Si nous jetons un rapide coup d’œil autour de nous, nous constatons que les immeubles où nous vivons et travaillons, les routes que nous empruntons, les vêtements que nous portons, les aliments que nous mangeons, tout cela nous est procuré par le dur travail d’autrui. Nous ne pourrions jouir de tous ces bienfaits sans la bonté de tant d’inconnus. Cette prise de conscience renforce notre estime pour nos semblables ainsi que notre empathie et notre intimité avec eux. »

(S.S. le Dalaï-Lama, L’art de la compassion, Éditions J’ai lu, Paris 2002, pp. 67-68)

 

  1. 2.   Reconnaître la souffrance d’autrui :

 

« Il existe – après l’empathie et le développement de l’intimité – une autre pratique importante dans le développement de la compassion.  Elle consiste à reconnaître la nature de la souffrance (d’autrui). Notre compassion pour toutes les créatures sensibles est issue de notre reconnaissance de leur souffrance.

La compassion envers nos semblables croît avec notre perception de leur souffrance.

 

Exemple :

  • Nous sympathisons tous spontanément avec un être qui endure une douleur manifeste – qu’il souffre d’une maladie grave ou qu’il ait perdu un être cher.

 

Par contre, il est plus difficile d’éprouver de la compassion pour quelqu’un qui fait une expérience agréable, comme la célébrité ou la richesse.

*

INTRO 8 MARS 2016

 

Pour introduire nos débats, Michel puis Bernard vont exprimer leurs points de vue quant au sujet qui nous occupe : « Convaincre ou donner à réfléchir ? ».

*

Tout d'abord convaincre:
Du latin convincere (confondre un adversaire en lui faisant admettre une erreur ou une faute).
La conviction agit sur l'esprit. Convaincre c'est vaincre quelqu'un, obtenir de lui par des arguments et des raisonnements que son esprit reconnaisse la vérité d'une proposition ou l'obligation d'un acte parce
qu'il est sage ou nécessaire. C'est surtout amener quelqu'un à se vaincre lui-même, à détruire ses opinions.
Autrui est ici franchement amené comme dans un combat, dans toute la dignité de l'esprit, de sa liberté, avec la conviction qu'il mérite, en tant que personne, une argumentation, et que ce serait le mépriser que d'utiliser des voies de persuasion. On remarque que celui qui est convaincu reste réservé devant l'action. C'est que les raisons de la raison ont pour caractéristique d'inviter à la prudence, à l'attente ou même à l'abstention. Cela tient à l'absence du désir et de la passion que celui qui cherche à convaincre s'interdit de solliciter et par là de nourrir.
Faut-il s'en plaindre ? Il n'y a qu'à voir les ravages causés par la précipitation dans la consommation, la religion, la rhétorique et même l'enseignement. Faire apprendre par cœur est la conséquence d'une précipitation qui s'adresse à la volonté mais pas à l'esprit. Vouloir éduquer, enseigner sans faire
appel à la raison, c'est un comble d'absurdité.
Convaincre est pratiquement synonyme de persuader.
Qu'est-ce que la persuasion ? Du latin suadere (conseiller). Acte de conseiller autrui, réussi, parfaitement accompli. La persuasion agit sur la volonté. Acte ayant pour but de provoquer l'adhésion complète de quelqu'un, de l'amener à penser, croire, vouloir ou faire quelque chose, en touchant
son caractère et sa sensibilité: persuader, c'est donc d'abord s'adresser au désir, à l'émotion ou à la passion de celui qu'on désire persuader. Il s'agit bien de plaire avant tout, de deviner les opinions
qu'il affectionne, de leur donner un air de raison pour mouvoir sa volonté. Autrement dit il faut et il suffit de trouver le cœur d'autrui à travers les raisons qu'il reconnaîtra comme siennes, à tort ou à raison.
Si la persuasion agit sur la volonté par l'intermédiaire du désir, il ne faut pas s'étonner qu'elle provoque nécessairement l'action et vise de ce fait à nier la liberté d'autrui en lui donnant maintes raisons de
croire aux opinions qui le possèdent, en donnant à ses opinions un simple air de raison selon la formule d'Alain, par des preuves qui ne sont jamais de l'ordre de la logique d'une démonstration. C'est pourquoi
la persuasion relève souvent du manque de loyauté d'un jeu sophistiqué: elle est alors source d'aliénation.
Notons quelques méthodes de persuasion:
 - Par l'appel à la raison: l'argumentation, la logique, la méthode scientifique, la preuve ;
 - Par l'appel à l'émotion: la rhétorique, la foi, la tradition, la propagande, la publicité, la manipulation    

   mentale, les valeurs.
Notons aussi quelques citations intéressantes:
-Ne discutez jamais, vous ne convaincrez personne. Les opinions sont comme des clous; plus on tape   

  dessus, plus on les enfonce (A. Dumas fils).
-Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voies que celles de la   

  raison (Primo Levi).
-Dites aux gens qu'il existe des milliards d'étoiles dans la galaxie et ils vous croiront. Dites-leur qu'il y a  

 de la peinture fraîche sur une chaise et ils auront besoin d'y toucher pour se convaincre (Karl Garbutt).
-Il faut autant d'énergie pour convaincre autrui avec une petite vérité qu'avec un gros mensonge (Jérôme

  Riquier).
-Convaincre, c'est intimider (Jean-Marie Poupart).
-Si vous ne pouvez les convaincre, semez le doute dans leur esprit (Harry Truman).
Ce qui nous amène à la dernière, au cœur même de notre débat:
-L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir (Bernard Werber).

En conclusion, nul besoin de convaincre ou de persuader; il sera bien plus productif de donner à réfléchir. En effet, notre interlocuteur se rendra compte par lui-même du bien-fondé de ses propres réflexions. Et j'ajouterai que la meilleure manière de donner à réfléchir est, non pas d'asséner des vérités, mais de poser les bonnes questions.

Michel.

*

Convaincre : amour à reconnaitre la vérité d’une proposition ou d’un fait. Conviction : adhésion, assurance certitude, confiance, croyance. Convaincu : certain, persuadé, sûr.

Donner à réfléchir. Le mot « donner » fait une page du dictionnaire. Causer, provoquer : donner à rire, penser, réfléchir… Réfléchir : I) Renvoyer par réflexion à direction différente. (Principe de physique). /     II) Penser, chercher, cogiter, méditer…

A cet aspect de notre réflexion, il y a une dimension de don.

Pourquoi choisir telle ou telle option ?

Après ce rappel de notions théoriques, je suis incapable de prendre position pour l’une ou l’autre action. Je pense que cela dépend souvent des circonstances de la vie.

Pour ce qui est de convaincre, lorsque vous êtes devant un tribunal les parties en cause doivent « convaincre ».

Lorsque vous êtes en assemblée législative (internationale, nationale ou encore locale) vous devez également convaincre.

Par contre, lorsque vous êtes en symposium, en journée d’étude, dans l’enseignement, vous donnez à réfléchir.

Je voudrais attirer l’attention de chacun sur le fait que, depuis 2002,  le législateur a inclu dans notre code judiciaire, la médiation. Cette dernière sous diverses formes fait appel à l’attitude de «donner à réfléchir».

Les diverses assemblées législatives ne font telles pas, aujourd’hui aussi, appel à la notion de «donner à réfléchir» ?

Visions personnelles – visions collectives.

Dans nos propres vies, nous avons notre propre perception de nous-mêmes, les autres ont leur perception de nous. Nous avons une perception de l’autre, des autres, du monde.

Comment construire cette harmonie entre l’une et l’autre? C’est, me semble-t-il, toute l’expérience de la vie, où elle est un équilibre sans cesse à retrouver.

Nous avons une vision du monde -qui nous est unique- et qui n’est pas celle d’un autre.

Chemin de vie.

Qu’est-ce qui m’a amené à réfléchir de la sorte ? Voici très sommairement mon chemin de vie.

a)     J’ai vécu toute mon enfance dans un petit village marqué par la ruralité et marqué par l’Eglise.

b)     A 18 ans, lors de mon premier vote aux élections communales, j’ai « panaché » mon bulletin de manière à exprimer une autre façon de résonner et d’agir.

c)     Toujours vers cet âge, j’ai demandé mon statut d’objecteur de conscience. J’ai refusé d’effectuer mon service militaire.

d)     Au début de ma carrière professionnelle, j’ai été licencié par ce que mon patron « me trouvait très lent et rêveur sur le travail » ! J’ai pris une option de syndicaliste.

e)     J’ai suivi un engagement politique qui m’a conduit au conseil communal, au Parlement wallon et au Parlement fédéral.

f)      J’ai terminé ma carrière en effectuant une formation de médiateur, ce qui m’a amené à voir dans chaque situation qui m’est présentée, un sens de la nuance et de la relativité…

 

Conclusions.

En partant du dictionnaire, j’ai tenté de choisir des lieux qui pourraient nous rassembler. Je vous ai rapidement fait part de mon questionnement qui a été certes guidé par mes chemins de vie… Mais permettez-moi de vous proposer ce qui a souvent conditionné mes attitudes et mes comportements : je les ai puisées dans les attitudes d’un certains Jésus de Nazareth découvert dans les Ecritures certes, mais aussi aidé par la participation à un mouvement d’action catholique qu’est la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), et l’une des devises est « Chaque jeune travailleur, chaque jeune travailleuse vaut plus que tout l’or du monde car il (elle) est fils (ou fille) de Dieu ». Jésus n’a jamais rien imposé, Il a donné à réfléchir à ses amis certes, mais aussi à ses ennemis, cela j’en suis convaincu !

 

Bernard.

*

INTRO 23 MAI 2016

Dans notre monde en quête de valeurs, quelle est notre espérance ?

 

Une valeur c'est quoi au juste ?
Quelque chose ? De l'argent ou une vieille photographie souvenir par exemple...
Des principes de référence dans une communauté ? famille ou sphère de travail...
Des qualités humaines ? honnêteté, courage, intelligence...
ou bien tout à la fois ?

 

J'y ai pensé par le biais de la valeur accordée à la vie au cours de notre histoire...

Vous avez compris aisément où je veux en venir.

Je n'ai pas fait l'Unif, mais il m'apparaît évident que la notion de valeur est construite en fonction de l'époque, du lieu, de notre éducation, de nos expériences, de nos relations... et bien d'autres choses encore. C'est une notion fluctuante, et non pas un tronc commun de toute l'humanité; transmises et revisitées historiquement par les grandes religions ou philosophies.

Afin de ne pas m'étendre trop longuement, ou alors de façon plus intimiste en troisième partie comme le dirait notre cher Claude, je voudrais de suite vous faire part de ma perplexité au sujet de cette quête de valeurs actée en titre de façon péremptoire.
Nos pensées et nos actions quotidiennes sont obligatoirement balisées par nos valeurs du moment. Aussi, est-il possible d'être en quête de quelque chose que nous possédons déjà et que nous appliquons journellement ?

Il me paraît plus intéressant de tenter d'identifier ce qui cloche dans notre monde autour de la thématique des valeurs.

Pour ce faire, il y a lieu de distinguer les valeurs revendiquées dans une sphère déterminée et les valeurs réellement vécues... c-a-d mises en actes et pleinement intégrées.
Je citerai quelques exemples assez typiques de non-alignement entre valeurs affichées et valeurs vécues :
l'homme politique militant pour plus d'égalités sociales et acceptant d'énormes émoluments

le policier pur et dur s'accordant quelques passes droits à l'occasion

le prêtre pédophile protégé par sa hiérarchie

etc...

Du point de vue qui nous occupe ici, ce non-alignement avec les valeurs affichées crée une rupture entre les citoyens et la société, altérant le sentiment d’appartenance, la fierté, l’engagement, etc...

Pire, une valeur mensongère peut susciter la prise de distance voire un véritable rejet.


Ce qui me conduit à ce stade à la question de l'espérance et du "quoi faire m'sieur"...


"Espérer, c'est désirer sans jouir, sans savoir et sans pouvoir" écrit André Comte-Sponville.
Eh bien, je ne suis pas d'accord avec lui dans le cadre limité de mon propos.


Lors de mes lectures pour préparer mon exposé, j'ai fait la découverte des "niveaux logiques de Robert Dilts", formateur dans le domaine de la programmation neurolinguistique.
Ces niveaux sont au nombre de six et, lorsqu'une situation problématique est analysée, ce modèle invite à cerner le niveau où se situe le problème.

L’environnement
Les comportements
Les capacités
Les valeurs et les croyances
L’identité
Le sentiment d’appartenance ou mission


Chaque niveau étant en interaction directe avec le niveau qui lui succède ou le précède.
Immédiatement on peut voir que les valeurs sont du même acabit que les croyances... intéressant dans le cadre de notre café pluri-convictionnel, non ?

Suivant cette théorie, si le problème est de l'ordre des valeurs et, par association, des croyances, les solutions passeraient par les niveaux contigus, soit "l'identité" et "les capacités'

Pour ce qui est de l'identité, l'individu a besoin de connexion.
Les bandes de banlieue, la jeunesse rebelle sont caractéristiques de ce manque de connexion.
L'individu cherche ce qu'il a de commun avec la société et comment cela donne ordre et sens à son existence. Dans ce contexte je vous invite à repenser à l'aspect de non-alignement entre valeurs affichées et valeurs vécues... Problème !

Pour ce qui est des capacités, l'individu cherche à développer ses compétences et son autonomie pour résoudre les problèmes de son monde. La réflexion est
caractérisée par une pensée systémique, c-a-d par une approche globale dans un ensemble organisé.
Des talents uniques et des particularités sont de véritables valeurs ajoutées lorsqu'ils peuvent contribuer à l’ensemble. Juste une question... quelle est l'offre de notre société ?

 

En conclusion, Francis Bacon a dit "L'espoir est un bon déjeuner, mais un mauvais dîner"

et moi, j'ai très faim d'un monde ou plus personne ne cherchera ce qu'il a déjà en lui.

 Dominique 

 

*

INTRO 13 SEPTEMBRE 2016 (39e café pluriconvictionnel) 

« La laïcité est-elle un progrès ? » Voilà une question à propos de laquelle les élus au parlement fédéral ne sont pas encore parvenus à s’accorder.

Aussi, en guise d’introduction, tout d’abord je me référerai à ce que nos voisins du sud entendent par ce principe ; ensuite, j’esquisserai l’approche qu’en ont nos décideurs politiques et enfin, j’aborderai la notion de neutralité qui est une règle dans le milieu de l’enseignement officiel belge.

 Il y a 201 ans que nous ne sommes plus Français, et c’est dans l’Hexagone actuel que nous pouvons trouver une certaine clarification du principe qui fait l’objet de nos discussions, ce soir. Qu’est-ce que la laïcité ? « C’est un principe d’organisation du cadre politique tel que soient respectées trois valeurs, trois exigences : la liberté de conscience, l’égalité de traitement des croyants divers et des athées et l’orientation de la puissance publique uniquement vers l’intérêt général. La liberté de conscience signifie très clairement que la religion est libre, mais qu’elle n’engage que les croyants et elle n’a pas à être imposée comme référence commune à tous les autres. L’égalité de droit signifie, très clairement, qu’il ne doit pas y avoir de privilèges publics de la religion pas plus qu’il ne doit y avoir d’autres privilèges publics et que l’orientation de la puissance publique vers l’intérêt général exclusivement signifie que l’on ne doit pas privilégier. La laïcité, c’est comme le triptyque républicain : liberté, égalité, universalité font le fondement de la fraternité». (Henri Pena-Ruiz) 

Chez nous, c’est l’article 21 de la constitution qui fait débat ; en voici le texte : « L'État n'a le droit d'intervenir ni dans la nomination ni dans l'installation des ministres d'un culte quelconque, ni de défendre à ceux-ci de correspondre avec leurs supérieurs, et de publier leurs actes, sauf, en ce dernier cas, la responsabilité ordinaire en matière de presse et de publication.

Le mariage civil devra toujours précéder la bénédiction nuptiale, sauf les exceptions à établir par la loi, s'il y a lieu. »

Certains politiciens voudraient que les termes "laïcité" ou "neutralité" soient inscrits dans la Constitution, d’autres voudraient simplement ajouter à l’article  21: "Personne ne peut, sur la base de motifs religieux ou idéologiques, se soustraire aux normes juridiques, ni limiter les droits et libertés d’autrui". Dans le contexte politique actuel, toute la question est là. 

Par ailleurs, l’article 24 de la Constitution garantit la neutralité dans l’enseignement organisé par les Communautés, dans l’enseignement officiel subventionné et dans l’enseignement libre non confessionnel subventionné qui adhère au principe de la neutralité.

Les objectifs de celui-ci sont :

-        Garantir à l’élève le droit d’exercer son esprit critique et, d’exprimer librement son opinion sur toute question d’intérêt scolaire ou relative aux droits de l’homme. Eduquer les élèves au respect des libertés et des droits fondamentaux.

-        Préparer chaque enfant à son rôle de citoyen responsable dans une société pluraliste. La neutralité implique notamment le respect des conceptions philosophiques, idéologiques ou religieuses des élèves et des parents.

-        Dispenser un enseignement où les faits sont exposés et commentés, que ce soit oralement ou par écrit, avec la plus grande objectivité possible ; où la vérité est recherchée avec une constante honnêteté intellectuelle et où, la diversité des idées est acceptée, l’esprit de tolérance développé.

Alors, pour vous, « la laïcité est-elle un progrès ? »

Pour la seconde partie de la rencontre a été soumise aux participants, une question qui, au sein même des milieux des milieux laïques, fait l’objet de polémiques : « Quel est votre avis quant à l’idée d’un impôt philosophiquement dédicacé, comme c’est - par exemple - le cas en Allemagne ? »

Claude

*

INTRO 8 NOVEMBRE 2016 (40e café pluriconvictionnel)

 

Alors que des croyances font référence à des théories telles que « déterminisme », « justice immanente », « dessein intelligent » etc., nos discussions, ce soir, se feront à partir d’une citation de Robert Green Ingersoll, un Américain du 19e siècle, qui a été officier, prédicateur et magistrat : « Dans la vie, il n’y a ni prix, ni punitions, seulement des conséquences».

Précision préliminaire : vu qu'il est opposé à punitions, le mot prix a ici, je pense, le sens de récompense. Mais également, de première place au classement. Voir les distributions des prix d'autrefois et les remises de médailles au J.O.

Prix, comme punitions, supposent une ou plusieurs personnes qui en évaluent une autre et la sanctionnent positivement ou négativement. Par exemple : je fais un 100 m en 12 secondes. Il se peut que j'arrive le premier d'un groupe peu entraîné et reçoive les félicitations du coach qui, ce jour-là, est particulièrement cool. Je fais le même chrono en briguant une sélection pour les J.O. La performance est alors nulle. Je ramasse un savon de mon coach, qui ce matin-là, s'est levé du pied gauche.

On  le voit, évaluation et sanction sont relatives. Elles dépendent de différents facteurs, dont la personne et l'humeur de l'évaluateur.

Le système de prix a des conséquences. Il met à l'honneur le champion. Cela peut être une bonne motivation dans les sports individuels. Cela peut être contre-productif dans les sports d'équipe.

Pour fournir un gros effort, il faut être motivé. La récompense et la punition sont des motivations externes à la personne qui fait un effort. Fournira-t-elle un effort, s'il n'y a ni récompense, ni punition à la clé ?

Par contre, si la motivation est intérieure, personnelle, l'effort est fourni pour atteindre un objectif qui a du sens, de l'importance. Si je cours pour améliorer ma condition physique, je n'ai pas besoin de monter sur le podium. Je suis dans la dynamique du projet et la réalisation de ce projet apparaît comme la conséquence mon effort.

Evidemment, on peut mouiller sa chemise et ne pas réaliser son objectif. Il convient alors d'examiner la cause de l'échec et d'en tirer les conséquences. En cas d'échec, le débriefing est une étape essentielle.

L'avantage d'une motivation intérieure et d'une dynamique de projet est de ne pas s'en remettre à un autre pour juger la valeur de son acte.

Celui qui ne croit pas en Dieu, n'est pas motivé par une récompense ou une punition dans l'au-delà. Il considère qu'il subira les conséquences de ses actes, sur terre. Il se fixe une ligne de conduite en fonction de ce qu'il pense en conscience être le bien. Il fait le bien pour l'amour du bien et sait que s'il attend un merci ou une récompense, il sera peut-être déçu.

 JACQUES L.

 

 

 

 

 

 

 

30 octobre 2012

INTERLUDE MUSICAL

29 octobre 2012

ECHOS

 

Echos

 

Dieu ou pas face à… un bon verre

 

Une taverne ouverte aux croyants comme aux incroyants

 

Jeudi dernier, laTaverne du Brasseur de Morlanwelz accueillait son sixième café tologique. La Nouvelle Gazette y était.

 

 

 

D'entrée, Claude Ghiot, un des membres de l'équipe organisatrice, rappelle à la vingtaine, de participants, a philosophiedu Café Théologique: ce n'est ni un débat agressif ni une conférencedoctrinaire, ni un prêche, ni .une leçon, ni un sermon. C'est l’occasion, à propos d'un thème proposé, dans un endroit neutre, de s'exprimer sur un ton courtois, de dialoguer et d’écouter d'autres personnes, dans le respect de celles-ci et de leur opinion.

     Tous ne sont pas nécessairement d'accord avec l’expression de chacun et l’écoute est la marque de l’empathie que nous manifestons à l’égard d’autrui.

Une véritable leçon de vie au moment où notre pays traverse à nouveau des moments difficiles.

     Le thème du jour est «Croyance ou incroyance sont-elles basées sur des certitudes ? »

    Quelle est la part de mes convictions, de ma raison et de mon affectivité ?

     Pour participer à ce café, nulbesoin d'être savant' ou  théologien. Il suffit 'de respecter le thème et de procéder à des échanges de vue à partir de son opinion personnelle, sans argument d’autorité.

     Effectivement, bien qu’organisée par la paroisse catholique locale, le café est ouvert à toutes les sensibilités. Autour d’un bon verre de bière (d’abbaye, ou non ...), plusieurs sensibilités échangent leurs points de vue dans la bonne humeur.
     Aujourd'hui, nous échangerons avec des chrétiens, catholiques ou protestants, laïcs ou engagés dans l'apostolat et des athées se réjouit Claude Ghiot. Nous avons déjà accueilli, des orthodoxes et même un bouddhiste. Nous garantissons l'anonymat des personnes qui participent à nos débats (Ce qui explique l'absence de photos des participants au Café, ndlr).

   Comme au football, la soirée est divisée en trois mi-temps. La mise enjeu des deux premières consiste en la lecture de citations liées au thème du jour.

   Aujourd'hui, un extrait du livre du prix Nobel de littérature polonais Czeslaw Milocz, sur la croyance et l'incroyance. Après une pause, une pensée de Pascal,divisant l'humanité en trois catégories selon leur degré de croyance relance le débat.

   Les interventions sont aussi riches que nombreuses (voir le florilège). La soirée se termine par une troisième mi-temps où chacun continue le débat, en toute amitié. ((

 

ERIC WARTE

     La Nouvelle Gazette – édition Centre, lundi 26 avril 2010

 

 

 

 

 

                                                                     &&&

 

FLORILEGE

 

 

 

La certitude de la croyance en question

 

 

 

> C'est sur son lit de mort  qu'on peut savoir et le croyant a sans doute la certitude rassurante qu'il

 

  existe quelque chose après.

 

> Des gens vivent sans se poser les questions fondamentales. Pourquoi je vis?  D'où je viens?
... Les incroyants ont du courage pour continuer à vivre ainsi en n'ayant pas trouvé de sens à leur

 

vie. Ils doivent vivre malheureux, comme des zombis, désespérés, tranquilles et silencieux.

 

> On peut vivre heureux sans croire car la vie en elle-même suffit: la joie de vivre existe, même

 

en dehors de tout sens.

 

> La croyance peut être une réponse à une angoisse. Mais la rencontre avec le Christ est différente

 

 de l'angoisse; elle est du domaine du cœur. 
> La foi est du domaine de l'amour. Les amoureux ne se posent. pas 36 questions. Le mot raison

 

 n'entre pas dans les croyances. Croire est un besoin de l'homme comme ultime ressource. Quand

 

 les besoins primaires sont satisfaits, l'homme peut s'occuper des besoins de l'esprit.

 

,   > Croire en Dieu est impossible à expliquer scientifiquement.

 

Ce café théologique est du luxe. Les besoins primaires sont de manger, se vêtir, avoir une famille.

 

 

 

 

 

 

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ILS S’EXPRIMENT

 

 

 

L’AVIS DE QUELQUES PARTICIPANTS

 

 

 

Venus de tous les horizons, les participants ont réellement pris plaisir à écouter les opinions

des uns et des autres. Tous avaient le sentiment que ces occasions d'échange profond' étaient

 beaucoup trop rares dans notre société…
> Maria, bénévole en paroisse
"L’approfondissement de certaines questions est un besoin pour moi. Je suis toujours en

recherche. Déjà petite, je me posais beaucoup de questions sur la foi. Je n'acceptais pas

l'idée de la méchanceté des punitions de Dieu comme nous l'apprenait le catéchisme.

J’alimente me foi en allant vers l'autre. Cela nourrit un petit feu intérieur qui me donne la

sérénité'.

 

> Jacques, athée            

"J’aime bien les croyants. Je viens ici par sympathie, dans le but de discuter. Je suis curieux de

Voir comment les croyants abordent aujourd’hui certains sujets qui, à une autre époque,faisaient

honte dans la manière dont ils les traitaient".

 

> Henri, croyant            .

"J'ai été formé à I‘Institut Saint-Joseph à une époque où on distinguait les fils d'ouvrier ou de

docteur. J’ai aussi été enfant de cœur. J’ai même manqué rentrer au séminaire de

Bonne-Esperance. Tout ce1a m'est resté. Maïs je mets des nuances à mon fond de foi.

Ce que nous partageons ici devrait servir de base de réflexion à la hiérarchie de l'Église.

 A travers nos discussions, j'espère que la pastorale évolue pour un meilleur service à la

communauté".

 

. > Frère Marc, père jésuite

'J’aime beaucoup ce genre de réunion. Les gens se parlent et s'écoutent. C'est un lieu de 

dialogue recherché par ceux qui ont quelque chose à dire et qui ne trouvent pas d'auditoire

dans les assemblées culturelles habituelles ". cc

 

                                                                                           ERIC WARTE                                                                                                       ERIC WARTE

 

La Nouvelle Gazette – édition Centre, lundi 26 avril 2010

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Ce 17 janvier,

16e rencontre au

« Café pluriconvictionnel »

à Morlanwelz

A nous tous qui sommes invités à entrer en synode, je voudrais, plutôt que de faire un compte-rendu de la séance, présenter un exemple de fonctionnement de réunion qui mérite d’être souligné. J’étais donc à Morlanwelz au Café – déjà connu sous le nom de " Café théologique" – mais qui vient d’être rebaptisé « Café pluriconvictionnel » avec un nouveau logo. Il se définit toujours comme « Café théologique, spirituel, humaniste,… » On peut sans doute lire dans sa nouvelle appellation le soulignement mis sur l’accueil souhaité de tout public.

Le 17 janvier se tenait donc la 16e rencontre sur le thème : « Etre et avoir : comment combiner ces deux dimensions de notre vie ? »

Habituée, comme beaucoup d’entre nous, à assister à des réunions où l’on perd souvent temps et énergie, j’ai été très agréablement surprise par ceci :

  • Un accueil réduit à sa plus simple expression : à l’entrée, on ne demande rien d’autre que d’inscrire son nom et son adresse mail. Discrétion absolue ! on prend place dans un cercle qui s’agrandit au fur et à mesure des arrivées. Le déroulement de la soirée montrera qu’il n’est pas nécessaire d’avoir déjà participé pour s’intégrer au groupe (ce soir 29 personnes).
  • La manière dont le président gère le groupe :
  1. Une présentation « nourrissante » de quelques minutes sur un sujet que les participants ont eu le temps de préparer (ils ont reçu au préalable le sujet du thème proposé).
  2. L’horaire est strictement respecté, ceci grâce à la ponctualité observée par les participants. Il comprend trois temps : une heure d’échange sur le sujet (sans aucun bavardage). Ainsi, le seul aparté relevé durant les deux heures de la réunion est immédiatement interrompu.
    Une pause de 15 minutes est suivie de 40 minutes de commentaires sur une pensée lue par l’animateur. Il s’agit cette fois d’une pensée de V. Havel qui s’inscrit dans la continuité du premier échange. Elle concerne le sens de la vie.
  3. Une 3e phase offre à ceux qui le désirent la possibilité d’exprimer l’une ou l’autre opposition à ce qui a été formulé durant la soirée.
  4. Celui qui désire s’exprimer demande la parole et est invité à le faire à son tour, tous les autres écoutent sans polémiquer.
  • La présence massive des participants masculins et celle très discrète des femmes.
  • Dernier point : tout cela se déroule paisiblement autour d’un verre de bière ou d’un jus de fruits. Une demande de PAF adressée à la fin, est laissée à l’appréciation de chacun.

La réunion se clôture par l’annonce de quelques informations, notamment l’énoncé du prochain sujet. Il sera ainsi introduit avec la distribution d’un petit texte : « Il faut être digne de la vie» (B. Vergely).

« Dans l’univers, quel est le rôle de l’être humain ? »

Le mardi 13 mars 2012 à 20h00, à la taverne du Brasseur, quai de la Haine 1, Morlanwelz.

Le thème du 10 mai : « Suis-je responsable de mon prochain ? », après quoi d’autres rencontres

sont prévues le mardi 25 septembre et le mardi 20 novembre.

 

Ont été précédemment abordés une quinzaine de  thèmes parmi lesquels :

  • « Comment se rencontrer au niveau spirituel, sans partager les mêmes convictions philosophiques ? »
  • « Les religions sont-elles facteurs de violences ? »
  • « Les dogmes sont-ils dangereux ? »

En conclusion, je me demande s’il existe beaucoup d’initiatives qui permettent à des gens curieux, d’origine diverses de pouvoir se rencontrer ainsi dans une telle liberté et un tel respect ? Je souhaite à cette initiative de faire des "jeunes". Elle répond probablement au besoin spirituel de pas mal de gens dans notre monde déshumanisé et en pleine crise, de se rencontrer sans prosélytisme, dans un pur besoin de mieux se comprendre et de rendre ainsi notre terre un peu plus fraternelle.

Claudine EL FOULY

Centre-Info 4 Temps N° 82 – février, mars, avril 2012

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Echo du café pluriconvictionnel du 7 mai 2013

 

Le dernier café pluriconvictionnel s’est tenu le 7 mai 2013 à 20heures à la Taverne des brasseurs à Morlanwelz.

Les nombreux participants enthousiastes ont, comme d’habitude et dans le respect de chacun, réfléchi au thème du jour qui posait la question : les convictions font-elles bon ménage avec l’esprit critique ?

Les premiers échanges se sont portés sur la définition que chacun donnait au terme « conviction ». Certains voyaient dans l’origine latine du mot le combat dont il fallait sortir vainqueur pour emporter la certitude de détenir la vérité. D’autres faisaient référence à la notion d’intime conviction du juge et des jurés. Cette mission confiée sous la Révolution au peuple devenu souverain fait appel à la raison et à la conscience du jury populaire sans imposer un mode de preuve particulier. Il a été précisé que cette intime conviction n’apportait pas nécessairement la « certitude » qui, selon d’aucun, n’est souvent qu’une disposition d’esprit face au sujet traité et pouvant être remise en cause en cas d’éléments nouveaux. Les tenants de la défense des droits de l’homme y ont trouvé trop d’imperfections pour que le système soit totalement fiable.

Un distinguo a été fait entre « conviction » et « certitude », en passant par les différentes sortes de « convictions » d’ordre social, philosophique, religieux, politiques, scientifique …et le doute qui habite en chacun d’entre nous.

En guise de conclusion provisoire, il est apparu que les « convictions », soumises à « l’esprit critique », évoluent avec le temps, de « vérités » en « vérités » successives. Les « convictions » nous aident à atteindre nos objectifs et sont le moteur de nos actions. Le doute quant à lui ne peut être prétexte à l’inaction.

Je termine ce compte-rendu en citant Anatole France : « C’est la certitude qu’ils tiennent la vérité qui rend les hommes cruels ».

Henri Van Wayenberg

 

 

 

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                                                                          CINQ ANS DÉJÀ …

 

Le premier café « pluriconvictionnel » a commencé le 17 février 2009, il y a 5 ans. Depuis, malgré les doutes de certains – dont je fais partie – sur les chances de succès et de longévité de ce genre d’activité, il y a déjà eu 28 rencontres, toujours au même endroit : la Taverne du Brasseur, sise au quai de la Haine, n°1, à Morlanwelz. Nous y sommes accueillis par une dame très sympathique, Renée, la tenancière du café. Au gré des rencontres (5 par an), nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier. La modération de ces rencontres est assumée depuis le début par Claude Ghiot, de main de maître. La ponctualité est toujours respectée, aussi bien pour commencer que pour terminer. La rencontre comporte trois parties : la première, d’une heure environ, suivie d’une pause d’un quart d’heure, et une 2e mi-temps, un peu plus courte. Après commence ce que nous avons l’habitude d’appeler la « 3e mi-temps », qui permet à ceux qui désirent rentrer chez eux de le faire, et aux autres de continuer d’une façon informelle parce que le sujet les intéresse, ou que l’opinion de l’un ou de l’autre les a interpellés.

 

Ces échanges ont le mérite de nous faire connaître mutuellement… et aussi sont empreints d’un grand respect de l’opinion de l’autre. On s’écoute ; on ne veut pas convaincre, ni faire dominer sa position, on ne s’agresse pas. Il y a à la fois une grande liberté de parole et une grande écoute mutuelle.

 

Bien sûr, nous en restons à un échange d’idées. Certains en sont satisfaits ; d’autres voudraient qu’on aille plus loin. Qu’on se questionne mutuellement, plus en profondeur, sur nos raisons de vivre et d’espérer, que les échanges soient moins dirigés, qu’un débat puisse éventuellement surgir, débat qui, s’il risque parfois de dévier, permet aussi à la passion et à la fougue de s’exprimer. Et ainsi de nous conduire peut-être plus loin, jusqu’aux convictions ou aux motivations profondes de chacun.

 

Quoi qu’il en soit du pour et du contre, une équipe se réunit après chaque « café P. » pour évaluer, réfléchir à la manière dont la rencontre s’est déroulée et comment on pourrait le faire à l’avenir, quels sujets seraient susceptibles d’un débat, etc.

 

Je vous y invite. Vous êtes tous les bienvenu(e)s. Le prochain café P aura lieu le 23 septembre 2014 à 19h30 (jusqu’à 21h30)…

 

M.C.

 

 

 

 

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CAFE PLURICONVICTIONNEL A MORLANWELZ (Belgique)
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